plébéien
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (Vers 1355) [1] Dérivé du latin plebeius ( « 1- de la plèbe, 2- du commun, 3- commun, banal, courant » ) [2] avec le suffixe -ien.
Nom commun [modifier le wikicode]
Singulier | Pluriel |
---|---|
plébéien | plébéiens |
\ple.be.jɛ̃\ |
plébéien \ple.be.jɛ̃\ masculin (pour une femme, on dit : plébéienne)
- (Antiquité romaine) Citoyen appartenant au populus, mais ne jouissant pas des droits réservés aux patriciens.
- Le jurisconsulte dit qu’on ne peut être propriétaire que par le droit des Quirites ; or le plébéien n’est pas compté d’abord parmi les Quirites […] Ces plébéiens, qui n’ont pas la religion, n’ont pas ce qui fait que l’homme peut mettre son empreinte sur une part de terre et la faire sienne. — (Fustel de Coulanges, La Cité antique, 1864)
- Et si les plébéiens se plaignent d’être par ces expédients illégalement écartés du consulat, où donc était le pouvoir en mesure de leur faire justice ? — (Gustave Bloch, La République romaine, Flammarion, 1913)
- (Par extension) (sens moderne) Homme du peuple. Citoyen qui n’appartient pas à la classe dirigeante.
— Oh ! moi, tu sais, je suis dur à la fatigue, et puis je suis un plébéien ; je m’ennuie dans vos wagons de première classe où je ne trouve que des gens qui croiraient compromettre leur dignité s’ils parlaient à leurs voisins.
— (Hector Malot, La Belle Madame Donis, 1873)- Mais je vais certainement vous décevoir : je suis un plébéien et je ne fume que la pipe. — (Ray (écrivain), Harry Dickson, L'Affaire Bardouillet, 1935)
- Cette réflexion, parce qu’elle me paraît naturelle et paraîtra telle à tous les plébéiens de l’armée, sera affligeante pour nos beaux Messieurs s’ils me lisent. — (Alain, Souvenirs de guerre, Hartmann, 1937, page 120)
- À travers la figure du plébéien, c’est donc une contre-histoire de la modernité qui s’écrit. Face aux promesses trahies de l’« idéal démocratique », le plébéien est celui qui s’acharne à en demander les comptes. — (Alain Brossat, Le Plébéien enragé, 2013)
- [En parlant de L’Amant de Lady Chatterley] Dans ce grand moment d’abolition des castes, l’adultère entre Constance et Mellors —entre l’aristocrate et le plébéien— devient donc un véritable attentat à la norme —à la norme politique plus qu’à la norme morale pour l’aristocratie de l’époque ! — (Alain Brossat, Télérama du 5 février 2014)
Synonymes[modifier le wikicode]
Antonymes[modifier le wikicode]
Dérivés[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
Adjectif [modifier le wikicode]
Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | plébéien \ple.be.jɛ̃\ |
plébéiens \ple.be.jɛ̃\ |
Féminin | plébéienne \ple.be.jɛn\ |
plébéiennes \ple.be.jɛn\ |
plébéien \ple.be.jɛ̃\
- Relatif à la plèbe ; n’appartenant pas à l’aristocratie.
- Magistrat plébéien ; une famille plébéienne illustre.
- L’influent tribun de la plèbe devait obligatoirement être plébéien.
- Relatif au peuple.
- [Julien Sorel, dans Le Rouge et le Noir] Mais cette découverte est vite contrariée par tout ce qui enchaîne le héros plébéien à son espèce et le renvoie à ses origines sociales : quoi qu’il fasse, il ne sera jamais qu’un petit gars issu d’un milieu rural et rustre… — (Alain Brossat, Télérama du 5 février 2014)
- — Qu’adviendrons-nous demain ? se demandait à haute voix le vieux banquier dont le parler conservait les mauvaises tournures de ses origines plébéiennes. — (Camille Pascal, L'Été des quatre rois : Juillet-août 1830, Éditions Plon, 2018)
Traductions[modifier le wikicode]
Prononciation[modifier le wikicode]
- La prononciation \ple.be.jɛ̃\ rime avec les mots qui finissent en \jɛ̃\.
- \ple.be.jɛ̃\
Voir aussi[modifier le wikicode]
- plébéien sur l’encyclopédie Wikipédia
Références[modifier le wikicode]
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (plébéien), mais l’article a pu être modifié depuis.
- [1] « plébéien », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- [2] « plebeius », dans Félix Gaffiot, Dictionnaire latin français, Hachette, 1934 → consulter cet ouvrage