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schlinguer

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(1846) D’origine inconnue. Peut-être dérivé de l’allemand schlingen, « avaler » ou schlagen, « frapper »[1].
Schelinguer signifiait d’abord « sentir mauvais (de la bouche) ». L’allemand schlingen, « avaler », aurait donné par contresens volontaire « exhaler (une odeur) », mais cette évolution sémantique reste difficile à admettre. L’allemand schlagen, « frapper, fouetter (en parlant de la pluie), repousser (en parlant du fusil) », d'où « sentir mauvais » (de même que cingler, cogner, fouetter, taper signifient « sentir mauvais » dans la langue familière ou argotique), mais le passage [a] → [ε] fait difficulté.
Une autre hypothèse, serait dérivé de élingue, « cordage, filin », d’où « fouetter » (littéralement « frapper avec une élingue »), puis « sentir mauvais » ; de même élinguer, « lancer (avec une fronde) », d’où « lancer, repousser au loin » suggérerait l’argot « repousser (du goulot), sentir mauvais (de la bouche) », mais ces hypothèses supposent des sens intermédiaires non attestés (notamment élinguer, « fouetter » et « sentir mauvais »).

schlinguer \ʃlɛ̃.ɡe\ 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Argot) (Familier) Sentir mauvais, puer.
    • Les enfants, il faut dormir, mes jeunes humains. C’est très mauvais de ne pas dormir. Ça vous ferait schlinguer du couloir, ou, comme on dit dans le grand monde, puer de la gueule. — (Victor Hugo, Les Misérables, 1862, Émile Testard, 1890, tome 4, livre 6, chapitre 2, page 247)
    • Nous avions peut-être marché pendant une demi-heure à peine que Mary et moi nous nous exclamâmes ensemble :
      — Ah, mes aïeux, quelle odeur !
      En effet, pour cocoter, ça schlinguait.
      — (Raymond Queneau, Le Journal intime de Sally Mara, 1950, dans Les Œuvres complètes de Sally Mara, Gallimard, « L’Imaginaire », 1989, page 90)#* Le vieux château est plein de merdes et de mouches qui bouffent les merdes, les mecs chient partout, faut faire gaffe où tu mets le pied, ça schlingue, j’ai toujours un peu envie de dégueuler. — (François Cavanna, Les Ritals, Belfond, 1978, page 28)
    • Le vieux château est plein de merdes et de mouches qui bouffent les merdes, les mecs chient partout, faut faire gaffe où tu mets le pied, ça schlingue, j’ai toujours un peu envie de dégueuler. — (François Cavanna, Les Ritals, Belfond, 1978, page 28)
    • […] dominant tout, l’infâme fragrance de la dévorante punaise, qui schlingue en mordant et mord en schlinguant, transformant notre beau rouge sang français en flaques de chiasse noire indélébiles. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 152)
    • Il y avait foule de l’autre côté, une foule sympathique, c’était jour de marché, des fonctionnaires faisaient provision de légumes frais qui schlinguaient la terre polluée et l’eau croupie (…). — (Boualem Sansal, 2084. La fin du monde, éd. Gallimard, collection « Folio », 2015, page 188)

Variantes orthographiques

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→ voir puer

→ voir puer

Prononciation

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Références

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