solutionner

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Français

Étymologie

(1795) Dérivé de solution avec la désinence -er. Verbe de formation régulière (voir la note d’usage ci-dessous) qui participe d’une certaine tendance de remplacement de verbes du troisième groupe, irréguliers et malaisés à conjuguer, par des verbes du premier groupe, plus simples et réguliers, comme par exemple, choir par chuter, recevoir par réceptionner, ascendre par ascensionner, requérir par réquisitionner, freindre par fractionner, etc.

Verbe

solutionner \sɔ.ly.sjɔ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Familier) Apporter une solution à, résoudre.
    • J’ai cherché aussi à montrer, par quelques exemples, les meilleures façons d’attaquer le problème et les méthodes à employer pour le solutionner. — (Jean d’Eraines, Le problème des origines et des migrations, 1814)
    • Par la raison toute simple qu’il y a eu une solution véritable, une solution effective, et que, dans les affaires, ce n'est pas l’idéal qu’il faut viser, c’est l’amélioration, le progrès. Il faut solutionner, selon le mot de Gambetta. J’ai solutionné cette question dans les conditions que je vous ai énumérées. — (Annales: Documents parlementaires, Volume 46, Chambre des députés, 1895)
    • Il fallait que le troisième acte solutionnât clairement et pleinement ce passionnant problème pour soustraire le spectateur à l'espèce de malaise indéfinissable que le soupçon, exprimé par le docteur Morey sur les mobiles véritables de la conduite de son frère, avait causée. — (La Revue hebdomadaire, vol. 6, Éditions Plon, 1905, p. 71)
    • Il serait à désirer également qu'on solutionnât en même temps définitivement la question des impuretés solides (parcelles minuscules de charbon, de chaux, silice, etc.) qui peuvent rester incorporées dans l'argent métallique ; […]. — (Journal de chimie physique , vol. 14, Éditions H. Kündig, 1916, p. 242)
    • On sait assez que l’idiome parlé au Palais-Bourbon fourmille de locutions que réprouverait l’usage correct de la langue française. M. Paul Deschanel lui-même, pris par l’ambiance, avait un jour laissé tomber de sa bouche d’académicien la phrase suivante : « Nous ne pouvons, aujourd’hui, solutionner la question. » A quoi Clemenceau, féroce, riposta : « De quoi donc va-t-on s’occupationner ? » — (La Croix, “Les déformations de la langue”, nº 15833, dimanche 30 septembre–lundi 1er octobre 1934, Une)
    • Cette statistique ne porte que sur les conflits déclarés et non sur ceux qui ont pu se solutionner à l’amiable, avant la crise de cessation de travail. — (Émile Pouget, La Confédération Générale du Travail, 1910)
    • Il faut la volonté de solutionner ces problématiques et non pas nous diviser, en nous montant les uns contre les autres. — (Libération, 13 avril 2007)

Notes

  • alt = attention Ce verbe est blâmé par certains puristes (dont de nombreux professeurs de français) qui y voient l’expression d’une langue peu châtiée.
Adolphe V. Thomas admet que « solutionner n’est pas à proprement parler un barbarisme[1]. Il est régulièrement formé sur solution (cf. audition - auditionner, addition - additionner, etc.) », il ajoute : « il fait double emploi avec résoudre, toujours bien vivant. Aussi vaut-il mieux s’en tenir à ce dernier verbe : Résoudre un problème. »
Pour Dupré[2] : « Disons que le mot s’est répandu chez les usagers peu cultivés […]. La formation dénominative révolutionner (d’après révolution) apparaît comme pleinement légitime parce qu’aucun verbe de base révol- n’existait en français. Mais le verbe résoudre existe. L’enseignement devrait permettre d’éliminer solutionner ; mais solutionner s’explique, s’il ne se justifie pas. »
Le mot solution étant le déverbal du verbe ancien soudre, aujourd’hui disparu, solutionner est donc étymologiquement un verbe nouveau formé à partir d’un substantif, lui même issu d’un verbe hors d’usage.
On rencontre d’ailleurs déjà dans certains textes, selon la même construction, solutionnement.

Dérivés

Traductions

Prononciation

Voir aussi

Références

  1. Adolphe V. Thomas, Dictionnaire des difficultés de la langue française, Librairie Larousse, 1971
  2. Paul Dupré, Encyclopédie du bon français dans l’usage contemporain, 1972, tome III, p. 2409
  3. Ce qu’en dit l’Académie française, 2012, www.academie-francaise.fr
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