gourer

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XIIIe siècle) gorré (« trompé, dupé »), on le dit dérivé du même radical que goret avec le sens originel de (« agir comme un porc »), d’une manière sale et méprisable. Néanmoins cette étymologie est assez mal fondée. Il semble plus probable et raisonné qu'il dérive de l’arabe غَرٌَ, gharra qui signifie (« tromper, duper »)[1][2][3].

Verbe [modifier le wikicode]

gourer \ɡu.ʁe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se gourer)

  1. Duper ; tromper.
    • Dorval . Ne lui dis rien sur-tout qui puisse lui faire soupçonner...
      Benoît . Oh! laissez faire, allez. Quoique je ne sois qu'un nigaud, certainement que.... et pis je le ferai entrer par la porte derrière, pour mieux le gourer.
      — (François-Jean Baudouin Desprez-Valmont, Le Libelliste, ou les Effets de la calomnie, acte 3, scène 2, Paris : chez Lasvalle-Lécuyer, 1797, p. 59)
    • Ma mémoire me gourait pas. — (Albert Simonin, Le cave se rebiffe, Série noire, 1954, page 78)
    • Aussi bien, je sais qu’on vous fait étudier le latin dans vos séminaires pour gourer plus facilement les pauvres gens. — (Ferdinand Fabre, Courbezon, 1862, page 235)
  2. Falsifier une drogue.
  3. (Pronominal) Se tromper.
    • Se gourer de porte, de route.
    • Ce soldat à moitié éveillé dit : — C’est à droite, puis encore à droite, et alors tout droit. Ne vous gourez pas. — (Henri Barbusse, Le Feu, 1916, page 220)
    • Pour la première fois de sa vie il s’était foutu le doigt dans l’œil ! Il s’était entièrement gouré. — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, 1936, page 408)
    • Il ne se gourait pas tout à l’heure dans ses pronostics. — (Albert Simonin, Touchez pas au grisbi !, 1953, page 65)
    • Il yoyote de la touffe, il ondule de la toiture dans les grandes largeurs, s’il croit que je vais l’aider, il se goure, il se met le doigt dans l’œil, jusqu’au coude ! — (Monique Colombet, Yuke et le manuscriptum allegorum, Édilivre - APARIS, 2007, page 160)
    • Monsieur, monsieur, monsieur Moravagine et vous, monsieur l'Anglais, faisait Lathuille consterné, je vous en supplie, écoutez-moi, j'avoue que je me suis gouré, je reconnais que je me suis fichu le doigt dans l’œil. — (Blaise Cendrars, Moravagine, Grasset, Les Cahiers Rouges, 1986, page 152)
  4. (Pronominal) Se douter de quelque chose.
    • Malgré qu’il était fada, il se gourait bien d’une passe bizarre… Il se méfiait que je le plaque au flan au milieu de la nuit… — (Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Denoël, 1936, page 324)
    • Je vais foncer pour essayer d’murer les Sora [qui veulent nos millions]. J’tiens pas à leur refiler une bougie, tu dois t’en gourer. — (Auguste Le Breton, Du rififi chez les hommes, Gallimard, Série noire no 185, 1953, page 173)
    • L’aubergiste : Il a tenu l’enfant bouclé… On était loin de se gourer qu’il s’agissait d’un kidnap’-pinge. — (Auguste Le Breton, Du rififi chez les hommes, Gallimard, Série noire no 185, 1953, page 223)
    • — C'est à toi qu'ils en ont. Ils se gourent que tu es avec nous et comme ils ne savent pas où on est, ils nous ont cassé nos baraques pour nous faire sortir de notre trou. — (F.S. Gilbert, ... et puis s'en vont, NRF/Gallimard, coll. « Série noire » n° 993, 1965, chap. 11)
    • Les poulets chercheront pas plus loin, vu qu'ils se gourent que le Grand Jo a descendu Flora, la pute... — (Pierre Lucas, Les anges du commissaire, Presses de la Cité, 1980)
  5. (Pronominal) Se méfier.
    • Goure-toi de ce frère-là : il est tout ce qu’y a de crème. — (Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, page 86)
    • Goure-toi qu’il ne te fasse quelque saloperie. — (Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, page 147)

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]