lait mègue

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

De l’ancien français maigue, mesgue , et de l’ancien français laict (« lait »). → voir lait et mègue.
Plusieurs étymologies pour « mègue » :
  • Du gaulois[1][2] *mesga apparenté au latin misceo (« mélanger »)[1] .
  • Louis du Bois [3] fait dériver ce mot de « formage , fromage » d’après une étymologie de Barbazan, de foras (« dehors ») et d’ aqua (« eau »), étymologie reprise par Roquefort dans son Glossaire de la Langue Romane qui lui donne comme origine le latin Foras Missa Aqua : ce qui aurait donné « fora maige », « maigue », pour exprimer le serum ou le petit-lait « et, ainsi le fromage ou formage serait du lait caillé dont le serum serait tiré, mis dehors ». Le breton dour-laezh traduit aussi l’expression « eau-lait ».

Locution nominale [modifier le wikicode]

lait mègue \Prononciation ?\ masculin

  1. (Régionalisme) (Désuet) → voir mègue Lait caillé.
    • Claie pour mettre sécher sur la paille les fromages fraîchement faits qui, goutte à goutte laissent tomber sur le sol leur petit lait — leur mègue — à terre, au milieu d’un joyeux essaim de mouches bourdonnantes et affairées. — (Revue d’Auvergne, Volume 119 , Numéros 2 à 3, 2005, page 394)
    • Après qu’on a fait le beurre, il reste le lait de beurre, que les uns appellent battis, d'autres lait ribotté, ou simplement babeurre , ou mėgue ; il en coule aussi des fromages à mesure qu’ils s’affermissent & se sèchent. Ce serum ou petit lait est fort rafraîchissant et humide ; on s’en sert communément pour nourrir le bétail, surtout les cochons & les chiens. Les pauvres gens s’en servent aussi en temps de cherté, en le faisant un peu bouillir. — (La nouvelle maison rustique, 1721)
    • […] et partant les Grecs tiraient le fromage et le mégue ou lait clair ( qui sont comme les deux éléments les plus grossiers du lait) et n’en voulaient que le beurre, dont la nature est toute aérienne. C’est ce qu’ils donnaient à manger à leurs enfants, medlé au miel afin de les rendre spirituels et prudents. — (Juan Huarte de San Juan, L’Examen des esprits pour les sciences, p. 609, 1668)

Synonymes[modifier le wikicode]

→ voir lait caudé

Variantes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  • Frédéric GodefroyDictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 mègue → consulter cet ouvrage
  • FEW *měsigus
  • Dr F. Gidon, Sur l’ancien usage du suissage alimentaire : « Caudiaux (conserve de lait aigre) de la Basse-Normandie et acor jucundus de Pline ». 1937, p. 265-281=> [lire en ligne]
  1. a et b Julius PokornyIndogermanisches etymologisches Wörterbuch, 1959 → consulter cet ouvrage
  2. Émile LittréDictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
  3. Louis du Bois, Vaux-De-Vire : Suivis d’un choix d’anciens Vaux-De-Vire, de Bacchanales et de chansons, poésies normandes, soit inédites, soit devenues excessivement rares ; Publiés avec des dissertations, des notes et des variantes p. 94, note 186.