vicaire

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1414) Du latin vicarius (« remplaçant ») qui donne aussi voyer, viguier[1].

Adjectif [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
Masculin
et féminin
vicaire vicaires
\vi.kɛʁ\

vicaire \vi.kɛʁ\ masculin et féminin identiques

  1. Obtenu par personne interposée, par opposition à direct.
    • Depuis le XIXe siècle un autre courant théologique a développé diverses théories sous le titre commun de « satisfaction vicaire ». On trouve un pressentiment ancien de cette expression dans un texte de la liturgie mozarabe qui attribue la rédemption à « l’office vicaire » (vicario munere) du Fils, lui même substitut (vicarius) de l'humanité coupable. — (Bernard Sesboüé, Jésus-Christ l’unique médiateur : Essai sur la rédemption et le salut, éditions Fleurus, 2011, page 365)
    • C'est le même rôle vicaire et la même responsabilité écrasante que Narsaï assigne au prêtre lorsque, dans son Explication des Mystères, il en vient aux préliminaires immédiats de l’anaphore ; la tonalité, la filiation chrysostomiennes et théodoriennes sont évidentes : Le prêtre offre maintenant le mystère de la rédemption de notre vie, rempli de crainte et saisi d'un grand effroi. — (François Cassingena-Trévedy , Les Pères de l’Église et la liturgie, Artège Éditions, 2016)
    • Chaque groupe à présent, reprenant les critères,
      Définis au début de nos tâches vicaires
      Pour le problème à lui confié, va maintenant
      Les appliquer dûment et rigoureusement
      À ces solutions qui lui sont proposées.
      — (Bruno Hourst et Sivasailam Thiagarajan, Modèles de jeux de formation. Les jeux-cadres de Thiagi, Paris, Éditions d’organisation Eyrolles, 2011, page 86)

Traductions[modifier le wikicode]

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
vicaire vicaires
\vi.kɛʁ\

vicaire \vi.kɛʁ\ masculin (pour une femme, on peut dire : , vicaresse)

  1. (Religion) Personne qui remplit les fonctions ecclésiastiques sous un supérieur.
    • Les gros Décimateurs sont pareillement tenus, par la déclaration de 1686, de payer la portion congrue de chaque vicaire : mais il ne dépend pas du curé d’augmenter le nombre de ses vicaires, pour obliger les gros Décimateurs à payer des sommes plus fortes que celles qui doivent naturellement être à leur charge. — (Joseph-Nicolas Guyot, Répertoire universel et raisonné de jurisprudence civile, criminelle, canonique et bénéficiale, volume 5, Visse, Paris, 1784, page 258).
    • Il se meut à l’aise dans le bel univers sphérique de son catéchisme, où la Sainte Trinité garantit tout : l’incorruptibilité des essences, la bonté de la création, le sens providentiel de l’histoire, l’infaillibilité du Pape, le dogmatisme ingénu des vicaires de village et des poètes catholiques. — (Pierre-Henri Simon, Les Raisins verts, 1950)
    • Sous Napoléon, j’eusse été sergent, parmi ces futurs curés, je serai vicaire. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
    • Par là passait juste à point le curé de Condé, avec ses deux vicaires, ses chantres, le baudet… je me trompe… le bedeau Bourla. — (Charles Deulin, « Les Trente-Six Rencontres de Jean du Gogué », in Cambrinus et autres Contes, 1868)
    • En chaire, la vicaire disait que l’école laïque (la laïque) était l’école du crime et que les enfants qui en sortiraient ne feraient que des voyous. — (Claude Rivals, Pierre Roullet, meunier angevin, Éditions Cheminements, 2004, page 184)
    • C’était du reste pour le pallier que la Mère Barat avait cherché à éviter une lutte de succession en nommant une vicaire générale dont elle pensait qu’elle serait élue supérieure générale. — (Monique Luirard, La Société du Sacré-Coeur dans le monde de son temps 1865-2000, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2009, page 129)
    • Sauf dans des cas aussi spectaculaires que l’appel de la vicaire protestante Kàthe Staritz, envoyée en camp de concentration pour avoir appelé ses confrères de Breslau à soutenir les chrétiens d’origine juive ou ceux connus de femmes qui contribuèrent à cacher des persécutés, voire à soustraire des juifs à la déportation. — (Christine Fauré, Encyclopédie politique et historique des femmes. Europe, Amérique du Nord, Paris, Presses universitaires de France, 1997)
  2. Personne établie sous un supérieur pour tenir sa place en certaines fonctions.
    • Dans l’empire germanique, après la mort d’un empereur et jusqu’à l’élection du nouveau, le pouvoir était tenu par un vicaire de l’empire.
    • « La terre, ajoute-t-il ailleurs, surtout lorsqu’elle est neuve, renferme un certain magnétisme, grâce auquel elle attire le sel, pouvoir, ou vertu (appelez-le comme vous voudrez) qui lui donne vie, et est la logique de tout le travail, de toute l’agitation que nous nous donnons à son sujet, pour nous soutenir ; toutes fumures et autres sordides combinaisons n’étant que les vicaires remplaçants pour cet amendement. » — (Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1922, page 139)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  1. « vicaire », dans le FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch), 1922-2002 → consulter cet ouvrage