« tournée des grands-ducs » : différence entre les versions

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* [[faire la tournée des grands-ducs]]
* [[faire la tournée des grands-ducs]] : locution verbale courante incluant le verbe [[faire]], dont le sens a évolué par rapport à la locution nominale d’origine, la coloration d’encanaillement disparaissant au profit d’un sens désormais focalisé sur les dépenses somptuaires réalisées par les personnes participant à cette tournée.


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* Paul Mourousy, ''Alexandre III et la France'', éditions France Empire, 1990, pages 250-251
* Une partie de cet article provient de l’article sur la locution verbale [[faire la tournée des grands-ducs]].
* Une partie de cet article provient de l’article sur la locution verbale [[faire la tournée des grands-ducs]].

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Version du 20 janvier 2020 à 07:38

Français

Étymologie

(Date à préciser) Composé de tournée et de grand-duc. Paul Mourousy explique que les grands-ducs russes Wladimir et Alexis en voyage à Paris à la fin du XIXe sont à l’origine de cette expression, par « leur faste et leurs amusements nocturnes dans la capitale française ».
Composé de tournée et de grand-duc.

Locution nominale

tournée des grands-ducs \tuʁ.ne de ɡʁɑ̃.dyk\ invariable féminin

  1. (Désuet) Virée nocturne ou fête, au cours desquelles une ou plusieurs personnes de haut rang ou matériellement aisées pouvaient côtoyer des milieux populaires en principe infréquentables, de leur point de vue.
    • Jamais Antoine, au plus beau temps du Théâtre-Libre, n’a fait quelque chose de semblable, c’est d’un réalisme vrai qui vous donne froid dans le dos. Il y a au premier acte un bal-musette digne de la tournée des grands-ducs ! Au second, il y a une scène de viol qu’on dirait qu’il est consommé ! Et puis, tout le temps des batailles, des luttes à coups de couteau, des pochons, des surinages, c’est admirable et nouveau ! Dame ! je ne dis pas que les personnes à nerfs sensibles feront bien de se payer ce spectacle, mais les autres n·ont qu’une chose à faire, y aller, et elles ne regretteront pas le voyage, je le leur promets. — (X. X., chronique théâtrale « Choses et autres », consacrée à la pantomime Jean Mayeux, jouée au Bouffes-du-Nord. La Vie parisienne, n° ?, 7 janvier 1893, page 111.)
    • Le Bien-aimé ne détestait point, parait-il, de courir le guilledou, et s’il vivait aujourd'hui, la tournée des « grands-ducs », à en croire les auteurs, n’aurait évidemment plus de secrets pour lui ! — (Chronique « Les théâtres », consacrée à l’opérette Ramponette, de MM. Lénéka et Richard, sur une musique de MM. Baille et Sélim, jouée au théâtre des Menus-Plaisirs, et dans laquelle apparaît le personnage de Louis XV, déguisé en lieutenant. Le Matin, n° 4665, 6 décembre 1896, page 2.)
    • Il n’y a presque plus de bouges sérieux à Paris. La tournée des « grands-ducs » a fait disparaître ces repaires et en a changé le personnel. On sait qu’une des distractions favorites des grands-ducs de Russie Alexis et Vladimir, de passage à Paris, était de se faire promener par un inspecteur de la Sûreté – généralement l’agent Rossignol – dans les cabarets réputés suspects et pittoresques. — (Solness, « Les bouges ». Le Matin, n° ?, 29 août 1898, page 1.)
    • La tournée des grands-ducs comportait le Château-Rouge. C’était notre Lapin-Blanc[1].
      Ne vous y fiez pas. Encore qu’on arrêtât ici l’assassin Gamahut[2], ce bouge était truqué pour donner le trac. Les habitués étaient des manières de figurants. Le patron avait organisé une ingénieuse mise en scène. Frédéric Loliée[3] l’a définie d’un mot heureux : « C’est un attrape-pantes. »
      — ([non signé], chronique « Par-ci, par-là ». Le Voleur illustré : cabinet de lecture universel, 7 mai 1899, n° 2183, page 290.)

Notes

  1. Le « Lapin-Blanc » fait peut-être référence au cabaret du Lapin-Blanc, situé dans l'ancienne rue aux Fèves, sur l’île de la Cité, détruite au début des années 1860 pendant la construction des bâtiments de la préfecture de police de Paris.
  2. L’« assassin Gamahut » se réfère probablement à l’assassinat, le 27 novembre 1884, de la veuve Ballerich par Adolphe Tiburce Gamahut, guillotiné le 24 avril 1885.
  3. Frédéric Loliée (1856-1915) était un journaliste et historien, qui a donné son nom à la rue Frédéric-Loliée, dans le 20e arrondissement de Paris.

Dérivés

Traductions

Références

  • Paul Mourousy, Alexandre III et la France, éditions France Empire, 1990, pages 250-251
  • Une partie de cet article provient de l’article sur la locution verbale faire la tournée des grands-ducs.