donner le bon Dieu sans confession
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- Composé de donner, le, bon Dieu, sans et confession.
- La locution découle directement de l’interprétation populaire de la théologie des sacrements catholiques.
- « Donner le bon Dieu » signifie ici recevoir la communion, interprétée comme « le corps du Christ », lequel est considéré comme de nature divine. Celui qui donne la communion, dans ce contexte, est considéré comme « donnant le bon Dieu ».
- Par ailleurs, la discipline sacramentaire veut que recevoir la communion ne peut se faire qu’en étant « en état de grâce », c’est-à-dire sans avoir sur la conscience des péchés non confessés (ce qui les efface).
- « on lui donnerait le bon Dieu sans confession » signifie donc que la personne n’a apparemment aucun péché à se reprocher, étant sous-entendu que ce n’est pas le cas.
- Et donc, le prêtre chargé de distribuer la communion (et de la refuser aux pécheurs notoires sans confession préalable) s’y laisserait tromper, et donnerait à la personne en question « le bon Dieu sans confession ».
Locution verbale [modifier le wikicode]
donner le bon Dieu sans confession \dɔ.ne lə bɔ̃ djø sɑ̃ kɔ̃.fɛ.sjɔ̃\ (se conjugue → voir la conjugaison de donner)
- Faire facilement confiance à une personne, sur la base de son apparence extérieure.
- Imaginez-vous une gamine, oh ! si petite, si délicate, blonde et rose comme un petit ange, et douce avec ça, d’une douceur de sainte nitouche à lui donner le bon Dieu sans confession… — (Émile Zola, La Bête Humaine, 1890)
- Un homme, monsieur le Curé, à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession et qui se débauchait avec des hétaïres. — (Georges Feydeau, Le Bourgeon, 1906)
- Oui, la première fois qu’on le voit on lui donnerait le bon Dieu sans confession, mais il y a des jours où il est poli comme une porte de prison. — (Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe,1922)
- « Tout de même, ma chère, tout de même, on lui aurait donné le Bon Dieu sans confession, à cette petite. Diras-tu le contraire ? » — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 103)
- Elle, elle a le même âge, vingt-six ans, et le diable au corps. Elle s'appelle Jacky Richardson. C'est une Anglaise. Au physique, on lui donnerait le bon Dieu sans confession : blonde, menue, ravissante, toujours souriante, douce, affable, l'eau qui dort et ne se ride jamais. En réalité, Jacky ne manque pas d'appétit. Et en amour, c'est une gloutonne. — (Pierre Bellemare et Jacques Antoine, Le Temple de l'Amour, dans Les Dossiers d'Interpol 2, Éditions n° 1, 1979)
Notes[modifier le wikicode]
S’emploie presque exclusivement dans un sens qualificatif, et ne se conjugue alors qu’au mode conditionnel.
Traductions[modifier le wikicode]
- Anglais : butter wouldn't melt in his mouth (en)
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Lyon) : écouter « donner le bon Dieu sans confession [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « donner le bon Dieu sans confession [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « donner le bon Dieu sans confession [Prononciation ?] »
Voir aussi[modifier le wikicode]
Références[modifier le wikicode]
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (donner le bon Dieu sans confession), mais l’article a pu être modifié depuis.