prendre garde

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

 Composé de prendre et de garde.

Locution verbale [modifier le wikicode]

prendre garde \pʁɑ̃dʁ ɡaʁd\ (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)

  1. Agir avec prudence.
    • Si vous n’y prenez garde, vous risquez d’effrayer nos chers Peaux-Rouges ! — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)
    • Je n’aurais pas pris garde à lui, s’il ne m’eût adressé la parole.
    • On m’annonça hier cette nouvelle, mais je n’y pris pas garde.
  2. Avoir l’attention éveillée sur quelque danger, se précautionner contre lui, en garantir quelqu’un qui y est exposé.
    • Vitalis, qui paraissait savoir où il allait, écartait doucement les groupes qui gênaient son passage, et je le suivais de près.
      Prends garde de me perdre, m’avait-il dit.
      — (Hector Malot, Sans famille, 1878)
    • Quoi que nous fassions, il nous faudra en tout cas bien prendre garde de ne point agir à rebours de nos intentions. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • C’était à leur yeux le signe d’une mystérieuse faiblesse, non sans rapport peut-être avec mon état d’orphelin, qu’ils prenaient garde de me faire sentir. — (Marcel Arland, Terre natale, 1938, réédition Le Livre de Poche, page 35)
    • Les bêtes si méfiantes qui s’abattaient à la croûle sur les fagnes pour en extraire les vers, ne prenaient point garde aux filets tendus à plat sur le sol; elles s’y empêtraient et tous leurs efforts étaient vains. Elles ne pouvaient s’en dépêtrer ou arracher le bâtonnet qui les fixe. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Entre temps, les rationalistes zélés avaient dû prendre garde aux poursuites d'un cléricalisme obscurantin. Ils furent obligés de ne pas manifester trop ouvertement leurs vues, en raison de la « crainte du sabre ». — (Études islamologiques d'Ignaz Goldziher, traduites & analysées par Georges-Henri Bousquet, Leiden : E. J. Brill, 1962, page 135)
  3. (Intransitivement ou suivi de à) Se méfier.
    • . – Laisse-le aller, ou prends garde à tes oreilles. — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte III, scène 3)
    • Moricet, éclatant, la main levée comme prêt à battre Mme Latour. — Latour ! prends garde. — (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
    • Il faut toujours bien prendre garde que le Juif du Moyen Âge, devenu si résigné, ressemble beaucoup plus au chrétien qu’à ses ancêtres. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VII, La morale des producteurs, 1908, note au bas de la page 339)
    • Et l’air, mon Claudin, l’air reniflable, risquais-je avec rusticité?
      Tu renifles ? Et les microbes ! Prends garde !
      — (Émile Bergerat, Souvenirs d’un enfant de Paris, 1912, page 218)
    • Mais quand l’Église, profitant de l’effondrement de la puissance romaine et du désarroi provoqué à travers les Gaules par les invasions barbares, s’installa dans le pays sans que nul n’y prît garde, son premier soin fut de s’assurer de la possession des terres. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  4. Remarquer, observer.
    • « Un graffito ! s’écria mentalement le professeur. »
      Et il prit garde que la tête de ce bonhomme était surmontée de deux cornes et qu’on avait écrit à côté, pour le faire reconnaître :
      Bergeret.
      — (Anatole France, Le Mannequin d’osier, Calmann Lévy, 1897, réédition Bibliothèque de la Pléiade, 1987, page 919)

Synonymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]