se vautrer

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Vers 1180) se vultrer — (Marie de France, Fables) ; (XIIe siècle) se viutrer — (Raoul de Cambrai) ; (Vers 1195-1200) se voutrer, voltrer — (Roman de Renart) ; (1534) se vaultrer — (Rabelais, Gargantua, X) ; (1550) veautrer son corps — (Du Bellay, La Musagnoemachie). Du latin populaire *volutulare (« rouler ») → voir volvere et volutare en latin classique.
Sans rapport étymologique avec vautrer (« chasser au vautre »).

Verbe [modifier le wikicode]

se vautrer \sə vo.tʁe\ pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. S’enfoncer, s’étendre, se rouler dans la boue.
    • Le sanglier, le cochon se vautre dans la fange.
  2. (Par extension) (Péjoratif) S’affaler, s’étendre de tout son long, se rouler sur ou dans quelque chose, se vituler.
    • Se vautrer sur un lit, sur un canapé, sur l’herbe.
    • Antoine appartenait à sa mère par un manque absolu de volonté digne, par un égoïsme de femme voluptueuse qui lui faisait accepter n’importe quel lit d’infamie, pourvu qu’il s’y vautrât à l’aise et qu’il y dormît chaudement. — (Émile Zola, La Fortune des Rougon, G. Charpentier, Paris, 1871, ch. II ; réédition 1879, page 55)
    • Par une inconcevable mansuétude, Elle avait toléré l’affront des fêtes décadaires, l’outrage de la déesse Raison vautrée sur l’autel à sa place. — (Joris-Karl Huysmans, La Cathédrale, Plon-Nourrit, 1915)
    • On se gronde de ne s'être pas creusé, même au prix de ses haines les plus chères, un trou heureux, pour vautrer ses lâchetés d'âme et de corps. — (Zola, E. Rougon, 1876, page 272)
  3. (Sens figuré) S’abandonner entièrement dans quelque chose.
    • Comme si le peuple était un vil troupeau d’esclaves stupidement attaché au stupide tyran qu’il a proscrit, voulant, à quelque prix que ce soit, se vautrer dans la bassesse et dans la servitude. — (Maximilien Robespierre, Sur le parti de prendre à l’égard de Louis XVI, novembre 1792)
    • Arrière l’honnêteté ! fi de la probité ! vautrons-nous dans toutes les jouissances d’abord… — (Henri Louatron, À la messe noire ou le Luciférisme existe, Mamers (Sarthe) : à compte d'auteur, s.d. (vers 1918-1920), page 31)
    • Il aurait voulu préserver l’unité familiale, mais sa femme se vautrait dans le deuil et n’avait plus d'amour pour lui. — (David Goudreault, Ta mort à moi, Stanké, Montréal, 2019, page 178)
  4. (Sens figuré) (Familier) Échouer lamentablement.
    • Je me suis bien vautré à l’exam.

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]