automédon

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Siècle à préciser) Par antonomase ou hypostase, le terme Αύτομέδων Automédon signifie « qui pense par lui-même », Αύτόνοος même sens. À noter que ces deux termes sont des noms de personnes.
Αύτο-/Auto- indique l’idée de « par soi-même, à soi seul, de soi-même » et μέδων/médon issu de μέδω/médo « commander à, régner sur ».
La racine *med- est d’une extrême importance ; dans d’autres langues, elle a pris des significations diverses. En latin modus, meditor sont des mots de sens général. On a de même en vieil irlandais midiur « iudico, cogito », mess « iudicium », arménien mit (<*mēdi-, cf. μήδομαι/médomai) « pensée », gothique miton « λογίζεσθαι, φρονείν, σχοπείν ». De tels termes expriment la notion d’une pensée qui règle, ordonne, modère, d’où le sens de μέδο en grec, et en italique, osque meddiss « celui qui dit le droit », ombrien meřs « droit » thème en -s (*medos).
Ailleurs le radical *med- a fourni des termes relatifs à la médecine, le médecin réglant, dominant la maladie, cf. latin medeor, medicus, avestique vīmad- « médecin » ; sur ce développement, cf. Émile Benveniste, La Doctrine médicale des Indo-Européens, Revue de l’Histoire des Religions, vol. 130, pages 5 à 12, 1945.
Enfin, en germanique la racine s’est spécialisée au sens de « mesurer », gothique mitan, anglo-saxon metan, haut-allemand messen, etc. Voir Émile Benveniste, Le Vocabulaire des institutions indo-européennes, I-II, les Éditions de Minuit, Paris, 1969, où le sens de la racine est défini « prendre avec autorité les mesures appropriées ». Μήδομαι appartient certainement à la même racine[1].

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
automédon automédons
\ɔ.tɔ.me.dɔ̃\

automédon \ɔ.tɔ.me.dɔ̃\ ou \o.to.me.dɔ̃\ masculin (pour une femme, on dit : automédone)

  1. (Par plaisanterie) Par allusion à un personnage de la mythologie grecque, cocher, celui qui conduit une voiture.
    • En apercevant Philippe, l’automédon fit sentir plus énergiquement le fouet à sa jument. — (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846)
    • — On y va, dit l'automédon, un Normand d'une force peu commune, et, après avoir pris des renseignements chez la concierge, il sonna au premier étage. — (Guillaume Apollinaire, Les Onze Mille Verges, chapitre 2)
    • Cette fois-ci Sélifane gardait le silence et se contentait de claquer du fouet sans adresser d’admonition à ses chevaux ; pourtant le Tigré eût volontiers prêté l’oreille à semblables propos, au cours desquels les guides vacillaient aux mains de l’éloquent automédon, et le fouet ne caressait les croupes que pour la forme. — (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1925, page 79)
    • Et comme la voiture stoppa enfin, elle glissa un généreux pourboire à l'automédon hilare et satisfait. — (Jean Ray, Harry Dickson, L'Effroyable Fiancé, 1932)
    • — Dis à cet automédon que le bataclan est réservé au vade-mecum. — (Antoine Blondin, Monsieur Jadis ou l'École du soir, 1970, réédition Folio, 1972, page 40)
    • Quand je leur demandais ce qu’ils faisaient dans leur existence antérieure, ils me répondaient avec un bel ensemble : « Chauffeur. » De taxi ou de camion, je ne sais, mais je n’aurais jamais imaginé que le peuple du Livre ait pu engendrer pareil nombre d’automédons. En vérité ils étaient boutiquiers, barbiers ou mendiants. — (Claude Lanzmann, Le Lièvre de Patagonie, Gallimard, 2009, chapitre XI)
  2. (Sens figuré) Guide, chef, coryphée.
    • […] l’ange domestique, préposé à la garde d’un tel Éden […] daignait s’entretenir avec les automédons du pétrole ; quelque chose avait bougé dans le destin. — (R. de Montesquieu, Mémoires, tome 3, 1921, page 138)

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]