bavasser
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- De baver, pour « parler », avec le suffixe péjoratif -asse, et la terminaison verbale -er. Probablement emprunté directement de l'occitan bavassar (« répandre beaucoup de bave » et par extension « parler à tort et à travers »)[1].
Verbe [modifier le wikicode]
bavasser \ba.va.se\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Populaire) (Péjoratif) Parler pour ne rien dire.
- Ie dis vray, non pas tout mon saoul, mais autant que ie l’ose dire : et l’ose un peu plus en vieillissant ; car il semble que la coustume concede à cet aage plus de liberté de bavasser, et d’indiscretion à parler de soy. — (Michel de Montaigne, Essais, livre III, chap. II)
- — Attention ! mes enfants, tous ensemble… et tâchez de ne pas bavasser comme des perroquets, tâchez de sentir un peu ce que vous dites. — (Léon Frapié, La maternelle, Librairie Universelle, 1908)
- Faudrait voir à t’occuper de moi, au lieu de faire la madame avec les autres, que vous vous promenez dans la cour à cinq ou six, en vous tenant le bras et en bavassant. » — (Léon Frapié, La bonne visite, dans Les contes de la maternelle, éditions Self, 1945, page 40)
- – De la discussion jaillit la lumière. Tu parles ! On pourrait bavasser comme ça perte de vue. Tenons-nous-en aux faits… — (Léo Malet, Du rébecca rue des Rosiers, Robert Laffont, Paris, 1958)
- Et puis, autour de moi, dans le café, l’univers des hommes défile. Les quatre cinquièmes boivent trop, bavassent, se crèvent à des boulots sales et durs, sur des chantiers. Gesticulateurs, braillards, muets à jeun, tueurs de tout, démolisseurs de patrons quand ils sont bourrés, leur conversation n’est que folie douce. — (Annie Ernaux, La femme gelée, 1981, réédition Quarto Gallimard, page 339)
- Le notable de Paliseul, bien connu sur la place, et sa secrétaire bavassaient avec la propriétaire à l’arrivée du neveu. — (Alain Dantinne, La Promesse d’Almache: Roman régional, Éditions Plumes du Coq, 2014, chapitre 16)
- (Québec) Rapporter, dénoncer.
Elle a dû bavasser. Lui dire que je passais trop de temps aux toilettes.
— (Camille Beaumier & Sylviane Beauregard, Ouate de phoque, éditions de Mortagne, Ottawa, 2012, page 183)- C’est sûrement parce qu’y a une sœur de la Providence qui est allée bavasser au bon Dieu que le serpent avait des mauvaises pensées— (Jean-Claude Germain, Tout est lecture pour un liseur de bonne aventure, L'Aut journal)
A va encore toute bavasser à’maîtresse.
Synonymes[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Lyon) : écouter « bavasser [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « bavasser [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « bavasser [Prononciation ?] »
- Canada (Québec, Mauricie, Shawinigan) : écouter « Bavasser. Toujours en train d'bavasser! [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « bavasser [Prononciation ?] »
Anagrammes[modifier le wikicode]
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Références[modifier le wikicode]
- ↑ F. Vernet, Que dalle ! Quand l'argot parle occitan, Bouloc : IEO Edicions, 2007