négresse

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Date à préciser) Dérivé de nègre, avec le suffixe -esse.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier	Pluriel
négresse	négresses
\ne.ɡʁɛs\

négresse \ne.ɡʁɛs\ féminin (pour un homme, on dit : nègre)

(Désuet) (Injurieux) Femme à la peau noire. Note : jusque vers 1920-1930 ce terme n’est pas perçu comme injurieux.
Référence nécessaire
- Elle se tourna vers moi, et je fus étrangement surpris en apercevant une négresse ! — (Ourika, Claire de Duras, 1823)
- Mais elles ont beau être aimables naturellement, et richement vêtues, elles ne font tout au plus que partager les regards des hommes avec les filles indiennes de leur suite qu’elles font marcher aux portières de leurs carrosses : ces négresses sont si jolies et si-mignonnes, que souvent on les préfère à leurs maîtresses. — (Œuvres de A.-René Le Sage, Alain-René Lesage, 1828)
- Une négresse de quatorze ou quinze ans, d’une beauté extraordinaire, vint nous ouvrir la barrière d’une maison qui tenait à la fois de la ferme d’un Anglais et de l’habitation d’un colon. — (Œuvres de Chateaubriand, Volume 3, François-René de Chateaubriand, 1852-1854)
- Avez-vous aperçu quelque part la belle négresse ? — (Mémoires de M^me Du Barri sur la ville, la cour et les salons de Paris sous Louis XV, Jeanne Bécu Du Barry, 1857)
- Et puis il ne me traitait pas en négresse, mais en vraie femme que je suis, tu comprends? — (Yves Beauchemin, La serveuse du café Cherrier, Éditions Michel Brûlé, 2011, page 224)
- Il en est des métisses comme des négresses, des niakouées et des crouilles : sous leurs airs de mijaurées, ce sont quand même de bonnes bourreuses à qui il ne faut pas en promettre. — (Bertrand Dicale, Maudits métis, Éditions Jean-Claude Lattès, 2011, chap. 3, note nº 1)
(Esclavagisme) (Emploi à manier avec précaution) Esclave noire.
- Il est établi que toute femme peut sortir seule ; la plupart se font suivre par une négresse, mais ce n’est pas d’obligation. — (Flora Tristan, Les Femmes de Lima, dans Revue de Paris, tome 32, 1836)
(Cuisine) Ustensile de cuisine désignant un bac à friture.
- À ses narines surgissent ici et là, à quoi qu’il soit occupé, des croches de parfums surannés, l’odeur des pelures de reinettes ou des zestes de peaux d’orange que sa grand-mère laissait brûler sur le dessus de la cuisinière pour chasser les miasmes microbiens et les esprits malins ou pour embaumer la pièce, et celle, puissante, corsée, qui excite et dilate à y penser son organe olfactif, du café, acheté vert en Belgique, le jour qu’elle le torréfiait, sur sa négresse d’où elle avait ôté trois des cercles du foyer, dans un brûloir cylindrique, pourvu de quatre pieds en fourche comme un tournebroche, dont elle tournait patiemment la manivelle, dans un sens et puis dans l’autre, autant de temps qu’il fallait, alimentant son feu de pallées de boulets, avant de pouvoir épardre les grains fumants, noirs et huileux, sur la feuille de papier fort, marron, étalé sur le sol, qu’elle repliait, une fois le café refroidi transvidé dans sa boîte en fer blanc. — (Patryck Froissart, La Mise à nu)
(Argot) Puce.
- Exemple d’utilisation manquant. (Ajouter)
(Argot) Bouteille de vin.
- Dans un coin de la boutique, le tas des négresses mortes grandissait, un cimetière de bouteilles sur lequel on poussait les ordures de la nappe. — (Émile Zola, L’Assommoir, G. Charpentier, Paris, 1879, page 276)
(Argot) Caisse entourée de toile noire.
- Eh ! eh ! eh !… c’est seulement pas si lourd que la négresse de la femme noyée du canal Saint-Martin… n’est-ce pas, mon homme ? — (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, Librairie de Charles Gosselin, 1842, page 251)

Dérivés[modifier le wikicode]

négresse de maison
négresse en chemise (gâteau)

Traductions[modifier le wikicode]

Femme noire (1)

Allemand : Negersklavin (de)
Occitan : negra (oc), negra (oc)

Forme d’adjectif [modifier le wikicode]

	Singulier	Pluriel
Masculin	nègre \nɛɡʁ\	nègres \nɛɡʁ\
Féminin	négresse \ne.ɡʁɛs\	négresses \ne.ɡʁɛs\

négresse \ne.ɡʁɛs\

Féminin singulier de nègre.
- Ce village est un amas confus de masures en bois ou en pisé, sales et délabrées, habitées par un peuple de prostituées négresses, bédouines, mauresques, juives et maltaises, […]. — (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)