cheuler

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

— Du latin vulgaire *siticulare (« avoir soif ») dérivé de siticulosus (« desséché ») lui-même de sitis (« soif »).
— Loïc Depecker, Les mots des régions de France, Éditions Belin, 1992, p. 128, indique qu'il viendrait du latin sibilare , « siffler »

Verbe [modifier le wikicode]

cheuler \ʃøː.le\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Lorraine) (Familier) Boire à en être ivre, se murger, faire la fête.
    • Raymond regarde le ciel, la nuit est encore noire, l’idée que les jours raccourcissent lui fout le bourdon. Un seul remède : cheuler. Il prend dans la portière une petite bouteille en plastique, moitié gin moitié Schweppes, […], et s'envoie une bonne rasade. — (François Muratet, Stoppez les machines, chap. 4, Éditions Le Serpent à plumes, 2001, réédition Actes Sud, coll. « Babel noir » n° 23, 2008)
    • Cela dit, « le Vineux » on l'avait surnommé ainsi court à la cave et en remonte bien vite avec six bouteilles de son meilleur vin, celui de la comète! ... A nous deux, Vincent, nous allons en « cheûler » du fameux, va! T' m'en diras des nouvelles » — (Le Pays lorrain : revue régionale bi-mensuelle illustrée, Charles Sadoul, Société d'histoire de la Lorraine et du Musée lorrain, Palais des ducs de Lorraine-Musée lorrain, Nancy, 1909)
  2. (Champagne) Boire ; boire d’un trait ; boire avec avidité en faisant beaucoup de bruit.
    • Je lui chine un verre à cheuler. Je n'ai aucune intention de sympathiser avec lui, mais je crève de soif. — (Daniel Panizzoli, Quitte à vivre ma mort, IS Edition, 2013, p. 116)
  3. (Bourgogne) (Champagne) Téter, son pouce pour un enfant, la mamelle pour le veau.
  4. Hurler à la lune ; pleurer avec force.
    • J'ai vu le loup, le renard, le lièvre
      J'ai vu le loup, le renard cheuler.
      — (J'ai vu le loup, le renard, le lièvre, version bourguignonne d'une chanson traditionnelle française.)
    • Ce que je ne te pardonne pas, gronda Marguerite, c'est justement d'avoir fait cheuler ton neveu. — (La Revue hebdomadaire : romans, histoire, voyages, 1 janvier 1919)
    • La bouteille de goutte est à portée de sa main, elle ne lui coûte pas cher, il en a des bonbonnes en réserve : alors, on pose les verres à vin sur la table et on boit comme on travaille, sans trop compter. Les moutards viennent « cheuler » autour de la table: avec de bonnes grasses plaisanteries, on les autorise à mettre leur nez dans un verre. On s’amusera, tout à l’heure, de les voir un peu « pompettes ». — (Le billet du jour, la condition terrienne, L'Est républicain : quotidien régional, Nancy, Heillecourt, 17 novembre 1954)

Variantes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

  • Vocabulaire langrois, contenant plus de huit cents articles […], Langres : Imprimerie d'Ant. Defay, 1822, p. 19
  • Prosper Tarbé, Recherches sur l'histoire du langage et des patois de Champagne, tome 2, Reims, 1851, p. 32
  • Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, tome 4 (chemin-contra), 1869, p. 35
  • D. Lorrain, Glossaire du patois messin, Nancy : chez Sidot frères, 1876, p. 21
  • Paul Cunisset-Carnot, Vocables dijonnais, Paris : chez E. Kolb & Dijon : chez Armand, 1889, p. 66
  • François Fertiault, Dictionnaire du langage populaire Verduno-Chalonnais (Saône-et-Loire), dans la Revue de philologie française et provençale, tome 4, Librairie ancienne H. Champion, 1890, p. 301
  • « cheulard », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage