guimpe

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : guimpé

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1660) De l’ancien bas vieux-francique *wimpil (« fichu de tête ») reconstitué d’après le vieux haut allemand wimpal (« theristrum[1] »), le moyen néerlandais wumpel (« coiffe ») et l’allemand Wimpel (« banderolle »). Le mot était à l’origine masculin mais le féminin a pris le dessus. Cela peut s’expliquer par la finale en -le, mais on trouve aussi le vieux haut allemand winfila (« fichu de tête ») (IXe siècle) qui laisse penser que l’origine viendrait d’un ancien bas vieux-francique *wimpila féminin.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
guimpe guimpes
\ɡɛ̃p\
Guimpe couvrant le cou.

guimpe \ɡɛ̃p\ féminin

  1. (Religion) Morceau de toile dont les religieuses se servent pour se couvrir le cou et la poitrine.
    • Porter la guimpe.
    • En apprenant dix ans plus tôt qu’on allait fermer le couvent de la Croix où elle avait grandi si heureuse et si pure et que sœur Saint-Ildefonse ne serait plus qu’une femme comme les autres, sans guimpe ni auréole de tulle blanc (avait-elle pressenti ce désastre ?) ma mère aux intuitions prophétiques pleura une nuit et un jour entiers, sans se comprendre elle-même, si fort qu'on venait des quatre coins de la ville pour la voir dans son magasin, comme une curiosité, pleurer sœur Saint-Ildefonse. — (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, Le Livre de Poche, pages 96-97)
    • À vingt ans, engoncée dans des guimpes à baleines, habituée à réprimer ses élans et à enfouir dans le silence d’amers secrets, elle se sentait seule, et incomprise ; malgré sa beauté, elle manquait d’assurance et de gaieté. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 51)
    • Sœur Sara n’a rien de l’allure classique d’une religieuse. Oubliez les vêtements traditionnels, tels que la robe noire, le voile, la guimpe — (Christiane Latortue, L’appel d’une vie, site ici.radio-canada.ca, 23 décembre 2021)
    • J’avais juré de laisser là les Nones
      Car, que toujours on voie en mes écrits
      Même sujet et semblables personnes,
      Cela pourrait fatiguer les esprits.
      Ma muse met guimpe sur le tapis ;
      Et puis quoi ? guimpe, et puis guimpe sans cesse ;
      Bref, toujours guimpe, et guimpe sous la presse.
      C'est un peu trop.
      — (Jean de La Fontaine, Contes et Nouvelles, La Pléiade, 1954, Quatrième Partie, XII, Les lunettes.)
  2. (Habillement) Petite chemisette en étoffe légère, que portent les femmes et qui dépasse la robe et monte jusqu’au cou.
    • Sa longue robe de deuil et sa guimpe flottante de crêpe noir rehaussaient la blancheur de sa peau et la beauté de ses tresses blondes. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Cependant la reine se pâmait de rire à une fenêtre, dans sa haute guimpe de Malines aussi raide et plissée qu’un éventail. — (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
    • Sa robe de voyage, en stoff assez commun, à corsage fait chastement en guimpe, ornée d’une collerette à mille plis, allait lui paraître horrible à l’aspect des fraîches toilettes de Béatrix et de Camille. — (Honoré de Balzac, Béatrix, 1838-1844, deuxième partie)
    • Elle se confectionna donc une petite guimpe ; cela lui donna beaucoup de peine ! Le soir, elle passait des heures entières devant la glace, doublant, plissant, élargissant, puis rétrécissant la guimpe, sans trouver la juste mesure qui contenterait tout le monde. — (Ernest Pérochon, Les Gardiennes, 1924, réédition Les Moissons, 2021, page 115)
    • Leur toilette était presque puritaine : du noir et encore du noir ; seule une petite guimpe blanche jetait un peu de clarté sur la robe de Miss Arabella, la cadette. — (Jean Ray, Harry Dickson, La Chambre 113, 1933)
    • La femme aux cheveux gris, qui portait un chignon dur sur le haut du crâne, une guimpe à baleines et un camée épinglé au corsage, avait le visage osseux et volontaire d’une paysanne. — (Georges Simenon, Strip-tease, Presses de la Cité, 1958, Deuxième partie, chapitre 2)
    • J’enviais les vieilles demoiselles aux guimpes montantes, qui manipulaient, à longueur de vie, les volumes vêtus de noir, dont le titre se détachait sur un rectangle orange ou vert. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, page 73)

Synonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Forme de verbe [modifier le wikicode]

Voir la conjugaison du verbe guimper
Indicatif Présent je guimpe
il/elle/on guimpe
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je guimpe
qu’il/elle/on guimpe
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
guimpe

guimpe \ɡɛ̃p\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de guimper.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de guimper.
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de guimper.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de guimper.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de guimper.

Prononciation[modifier le wikicode]

  • France (Lyon) : écouter « guimpe [ɡɛ̃p] »

Voir aussi[modifier le wikicode]

  • guimpe sur l’encyclopédie Wikipédia

Références[modifier le wikicode]