mémoire traumatique

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XXe siècle) Locution composée de mémoire et de traumatique

Locution nominale [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
mémoire traumatique mémoires traumatiques
\me.mwaʁ tʁo.ma.tik\

mémoire traumatique \me.mwaʁ tʁo.ma.tik\ féminin

  1. (Neurologie, Psychiatrie) Trouble grave de la mémoire émotionnelle survenant lors d’un évènement traumatogène submergeant la capacité à y faire face d’un individu, alors en état de stress dépassé provoquant la disjonction du système limbique pour éviter la mort. À l’opposé de la mémoire autobiographique encodée par l’hippocampe, la mémoire traumatique est constituée de souvenirs implicites, inconscients et non verbalisables qui restent enkystés dans l’amygdale cérébrale et se ravivent de façon identique, automatique, indifférenciée et intrusive au moindre élément évocateur du traumatisme.
    • Les mécanismes à l’origine de cette mémoire traumatique sont assimilables à des mécanismes exceptionnels de sauvegarde, qui sont déclenchés par le cerveau pour échapper au risque vital que fait courir une réponse émotionnelle extrême face à un trauma. — (Muriel Salmona, « La mémoire traumatique : violences sexuelles et psycho-trauma », dans Les Cahiers de la Justice, Dossier « Maltraitances infantiles », partie II « La mutation des savoirs, Dalloz, Courbevoie, 2018/1 (n° 1), page 69)
    • La prise en charge des troubles post-traumatiques est efficace et doit être la plus précoce possible. En traitant la mémoire traumatique, c’est-à-dire en l’intégrant en mémoire autobiographique, elle permet de réparer les atteintes neurologiques et de rendre inutiles les stratégies de survie. — (Hélène Romano, « Blessures d’enfance et mémoire traumatique », dans Les Cahiers Dynamiques, partie « Une prise en charge qui doit être efficace et précoce », Érès, Toulouse, 2015/4 (n° 66), pages 28-34)
    • La mémoire traumatique est une blessure qui altère tout. Le cerveau, également victime de ces souvenirs orchestrés par la souffrance, influe à son tour sur notre façon de penser, de ressentir, de nous lier aux autres. Ces prisons du passé ôtent de la qualité de vie à notre présent, jusqu’à donner forme à des états handicapants comme, par exemple, le trouble de stress post-traumatique. — (Valeria Sabater, « La mémoire traumatique : le cerveau captif de la souffrance », dans Nos Pensées, 15 novembre 2021 (màj) [texte intégral]. Consulté le 13 novembre 2023)
    • « Si la mémoire est saine, elle est évolutive. » C’est par cette affirmation que Boris Cyrulnik débute sa conférence sur la mémoire traumatique. La mémoire d’un souvenir est évolutive, c’est-à-dire qu’elle change selon les âges et les contextes ; le trauma, lui, fige la personne dans le passé, le souvenir ne s’efface pas et se répète sans cesse. « La mémoire n’est plus saine. » Elle est figée dans le passé. Traumatisée, il n’y a donc plus de présent possible pour la personne. — (Nantes Université, « Comprendre la mémoire traumatique », dans France Culture, 19 septembre 2016 (màj : jeudi 14 mai 2020) [texte intégral]. Consulté le 13 novembre 2023)

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Antonymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]