prr

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(1839)[1] Imite le bruit que l’on produit en soufflant avec les lèvres fermées[1].

Onomatopée [modifier le wikicode]

prr \pʁʁ\

  1. Bruit de l’envol d’un oiseau ou d’un insecte.
    • Poteu. — Oui, monsieur. (Regardant dans le jardin.) Les pigeons roucoulent sur la pelouse. Je vais leur envoyer des petits pois… Prrr !… Les voilà qui s’envolent !… Faut que quelqu’un leur ait fait peur. — (Eugène Labiche et Adolphe Choler, Un pied dans le crime, Calmann-Lévy, 1898, page 333)
  2. (Sens figuré) Bruit d’une chose qui s’en va rapidement.
    • Brigitte, rappellant Frédéric.
      Eh là là… écoutez… prr… le voilà bien loin. Je voulais lui dire d’aller chez M. le pasteur. Ah ! pour celui-là, il lui aurait bien donné quelque chose… il ne renvoya jamais le pauvre à vuide, lui.
      — (August von Kotzebue, LE FILS NATUREL, 1820, page 100)
    • Mais devine : combien y a-t-il, à vue de pays, de noms là dedans ?
      La Durut. — Que sais-je ? quatre cents…
      La Comtesse.Prr ! Passe au mille et va…
      La Durut. — Eh bien ! mille et quelques ? — (Andréa de Nerciat, Les Aphrodites (1793), Briard (Poulet-Malassis), 1864, page 54)
  3. (Par métonymie) Bruit que produit un mouvement ou un déclenchement court et sec.
    • Il ne s’agit pas de tort ou de raison : il s’agit de force. Et quand ce matin je vous donnais un bon conseil… prr…, tout de suite en furie. J’avais du bon sens pour moi et pour vous ; mais, en pareil cas, que fait-on ? Ouvrez au moins, et donnez-moi ma clef. — (Alessandro Manzoni, Les Fiancés, Garnier, 1877, page 26)
    • Le cœur de Marie battit si fort, qu’elle crut qu’il allait s’échapper de sa poitrine, et qu’alors elle mourrait ; mais il lui sembla que son sang se figeait dans ses veines, et, à demi évanouie, elle chancela en reculant. Et alors Klirr, klirr, prr !… La vitre de l’armoire tomba brisée en morceaux sous la pression de son coude. — (Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Contes mystérieux (Hoffmann), G. Barba, 1872, page 61)
    • Prr ! paff !… Marie tomba d’une hauteur immense ; ce fut une secousse. Mais aussitôt elle ouvrit les yeux ; elle était couchée dans son lit. — (Ernst Theodor Amadeus Hoffmann, Casse-Noisette et le Roi des souris, G. Barba, 1872, page 70)
  4. (Par extension) Bruit que l’on fait avec la bouche pour signifier le mépris.
    • Elle croit bonnement que je l'épouserai, mais prrr. — (Jacques-Philippe d'Orneval, Alain-René Lesage, Jacques Autreau, les Amours de Nanterre, Foire Saint-Laurent, 1718)
    • – Au revoir, Beauchet, je te réserve le plus beau palais de Moscou ! Au revoir, bonne chance ! … L’as-tu vu, l’Empereur ?… prr !… – Si on me fait gouverneur aux Indes, Gérard, je te fais ministre du Cachemire, c’est arrêté !… Vive l’Empereur ! Vive l’Empereur !… — (Léon Tolstoï, Guerre et Paix, Hachette, traduction de Paskévitch, 1901, page 221)
  5. Bruit que fait un dormeur qui expire en ronflant.
    • Gilbert, un peu débraillé, fait sa sieste de poussah. Je le regarde tel qu’il est assoupi : Frrrrr-prrrrr — (Bayon, Le lycéen, 1987, page 184)

Notes[modifier le wikicode]

Le son peut être orthographié avec un nombre variable de « r » selon la longueur de l’onomatopée.

Variantes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

Modifier la liste d’anagrammes

Références[modifier le wikicode]

Tout ou partie de cet article est extrait du Dictionnaire de la langue française, par Émile Littré (1872-1877), mais l’article a pu être modifié depuis. (prr)

Sources[modifier le wikicode]

  1. a et b Pierre Enckell, Pierre Rézeau, Dictionnaire des onomatopées, Presses universitaires de France, 2005, page 397.

Bibliographie[modifier le wikicode]