raisonner
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
Verbe [modifier le wikicode]
raisonner \ʁɛ.zɔ.ne\ ou \ʁe.zɔ.ne\ intransitif ou transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se raisonner)
- Se servir de sa raison pour connaître, pour juger.
- Lorsque Rousseau demandait que la démocratie ne supportât dans son sein aucune association particulière, il raisonnait d'après la connaissance qu'il avait des républiques du Moyen Âge. — (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chapitre VI, La moralité de la violence, 1908, page 280)
- Bernstein, échappé de la dogmatique marxiste, raisonnait parfois à la manière des épistémologues de son temps, lesquels étaient néopositivistes et néokantiens. Mais, il n'était pas passé du marxisme au néokantisme par une apostasie. — (Alain Besançon, Les Origines intellectuelles du léninisme, chez Calmann-Lévy, 1977)
- Cet incident tapageur fit du bruit, comme il était normal, dans le Landerneau languedocien. Phénomène bien connu: quand les murs résonnent, les journalistes ne raisonnent plus. — (René Cavanhie, Les esprits frappeurs de Vailhauquès, dans Le Québec sceptique, décembre 1992, n° 24, page 28)
- Faire un syllogisme, une suite d’arguments qui s’enchaînent.
Raisonner faux, se tromper.
- Chercher et alléguer des raisons pour éclaircir une affaire, une question, pour appuyer une opinion, etc.
- Si je raisonne objectivement, je suis obligé de constater la concomitance évidente entre la persistance du sentiment religieux dans une grande partie de la population et la continuation d'une natalité qui, […], demeure malgré tout très belle. — (Ludovic Naudeau, La France se regarde : Le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
La loi ne raisonne pas, elle commande.
- Répliquer, alléguer des excuses, au lieu de recevoir docilement des ordres ou des réprimandes.
Je n’aime pas les enfants qui raisonnent, car il ne s’agit pas de raisonner, mais d’obéir.
- (Marine) Arraisonner.
Faire raisonner un bâtiment.
- (Transitif) Appliquer le raisonnement à quelque chose.
C’est un homme qui raisonne toutes ses actions, toutes ses démarches.
Moricet.— Il m’a répondu : "Je n’ai pas à entrer dans ces détails ; je suis là pour constater des faits, non pour les raisonner."
— (Georges Feydeau, Monsieur chasse !, 1892)
- (Transitif) Chercher à faire entendre raison à quelqu’un.
Petit canaillou, va... Je savais bien qu'en vous raisonnant!
— (Bob de Groot, Léonard est un génie, éditions Le Lombard, 2007, page 21)J’ai eu beau le raisonner, il n’a rien voulu entendre.
Dérivés[modifier le wikicode]
- déraisonnable
- déraisonner
- raisonnable
- raisonner comme une cloche
- raisonner comme une pantoufle (raisonner de façon erronée)
- raisonner de travers (raisonner de façon erronée)
- reraisonner
Proverbes et phrases toutes faites[modifier le wikicode]
- ne raisonnez pas tant (se dit pour faire taire les gens qui vous importunent par leurs fastidieux bavardages, par leurs répliques)
Traductions[modifier le wikicode]
Se servir de sa raison
- Allemand : räsonieren (de)
- Kotava : ová (*)
- Portugais : raciocinar (pt)
- Solrésol : domilami (*)
Faire un syllogisme
- Portugais : raciocinar (pt)
À trier
Prononciation[modifier le wikicode]
- France (Lyon) : écouter « raisonner [ʁɛzɔne] »
- France (Lyon) : écouter « raisonner [ʁɛzɔne] »
- Somain (France) : écouter « raisonner [ʁɛzɔne] »
Paronymes[modifier le wikicode]
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références[modifier le wikicode]
- ↑ a et b « raisonner », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage
- ↑ a et b « raisonner », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage