C'est peu, comparé au mythe du chevalier redresseur de torts, mais c'est déjà beaucoup par rapport à la réalité des chevaliers qui, ne l'oublions pas, sont d'abord des soldats que l'ancien allemand nomme ritter, à l'origine d'un terme français moins flatteur : les reîtres.— (Jean Flori, Chevaliers et chevalerie au Moyen Age, Fayard, 1998, édition de 2012, page 237)
Il s’y ajoute un lourd passif historique. De la destruction des titres fonciers – hakura – pendant la période mahdiste à la fin du XIXème siècle, aux reîtres de la mort – les janjawid – armés par le régime du président Al-Bashir, en passant par le benign neglect du colonisateur britannique, qui mit en place une « administration indigène », source de rivalités entre paysans sédentaires, éleveurs de bétail et éleveurs de chameaux, les conditions d’un drame ont été réunies au Darfour.— (Stephen Smith, La Ruée vers l’Europe, 278 pages, Grasset, 2018, pages 71-72)
Trois reîtres noirs, troussés chacun d’une bohémienne, essayaient, vers minuit, de s’introduire au moustier avec la clef de quelque ruse.— (Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1842)
Les Van Elslande croyaient descendre d’un reître hongrois ayant préféré les conforts flamands aux marches et aux contremarches des armées impériales ; la preuve n’en est pas faite.— (Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Gallimard, 1977, page 48)