épier

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Verbe 1) De l’ancien français espier dont dérivent espion en français et to spy en anglais ; d’origine francique *spehôn (« observer attentivement »), qui, via le haut allemand, donne spähen (« épier » → voir umherspähen en allemand moderne). De la même racine indo-europénne *spek- que le verbe latin specere ou le grec ancien σκοπεῖν, skopeîn.
(Verbe 2) Du latin impérial spicare (« fournir un épi »).

Verbe 1 [modifier le wikicode]

épier \e.pje\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’épier)

  1. Observer secrètement et avec attention les actions, les discours de quelqu’un, ou ce qui se passe quelque part.
    • L'homme, qui était un garde-côte, comme le faisait voir sa cape d'uniforme, épiait toutes les manœuvres du trois-mâts et semblait en prendre note mentalement. — (Victor Hugo, Les travailleurs de la mer, partie 1 : Sieur Clubin, livre 5 : Le révolver, chapitre 8, édition de Librairie du Victor Hugo illustré, 1865, page 169)
    • […], j’appris qu’il était d’autres joies que celles d’épier sous un arbre l’approche d’un ramier ou de placer le soir sur un passage dans les taillis d’invisibles lacets. — (Francis Carco, Maman Petitdoigt, La Revue de Paris, 1920)
    • Ainsi, l’une et l’autre nous nous épiions, sous un masque de sourires et malgré des paroles affectueuses. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
    • (Pronominal)[…], mais à Mervale les dix maisons, comme dix vieilles filles revêches, continueraient à s’épier, à s’envier, à s’enfoncer de plus en plus secrètes et solitaires, chaque mois davantage, […]. — (Jean Rogissart, Mervale, Éditions Denoël, Paris, 1937, page 16)
    • « Je dois te parler d’une conversation que j’ai pu épier.
      — Comment ça je pue des pieds ? Je les ai lavés ce matin. »
      — (Sacré Robin des Bois, 1993)
    • Et nul ne voyait ce qui crevait pourtant les yeux et que cette brave fille, Ursula, comprenait d’instinct : qu’elle était un miroir ou Stéphane et Carlotta s’épiaient, se re-connaissaient… — (Michel del Castillo, Le Vent de la nuit, éditions René Julliard, 1972, quatrième livre, deuxième chapitre)
  2. (Sens figuré) (Vieilli) Se tenir prêt à saisir l’occasion de faire quelque chose, à profiter du moment favorable.
    • Pendant toute la journée du lendemain elle épia les occasions de s'assurer de son triomphe sur sa folle passion. — (Stendhal, Le Rouge et le Noir)
    • Épier l’occasion, d’agir.

Traductions[modifier le wikicode]

Traductions à trier[modifier le wikicode]

Verbe 2[modifier le wikicode]

épier intransitif

  1. (Agriculture) Monter en épi.
    • M. Jarrin nous écrit de Bourg (Ain) :
      Le blé a épié en avance de trois semaines sur l’an dernier; on a commencé la récolte du colza, qui est bonne. Les céréales sont plus belles qu'elles n’ont été depuis longtemps.
      — (Journal d'agriculture pratique, vol.18, no 1, page 502, 1854)
    • Jamais le mois de mai ne quitte sans voir le blé épié. — (Charles Lecomte, Le parler dolois, étude et glossaire des patois comparés de l'arrondissement de Saint-Malo; suivi d'un relevé des locutions et dictions populaires, page 238, 1910, rééd. 1981)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]