(Fin XIIe siècle)camaü, « pierre fine » ; (Fin XIIe siècle)cachmahief, camahief, « pierre fine » ; (Milieu XIIIe siècle)sardoine [kamaheu] est de deus perres traites, de sardoine e d’onicle faites (kamaheu est une glose introduite dans le texte par le copiste) » ; (Fin XIIIe siècle)camau ; (Fin XIIIe siècle)kamahieu ; (1437)camaieu, « pierre fine, camée » ; (1676)camayeu, « genre de peinture en grisaille ».
Les premières attestations du mot sont en latin médiéval, relevé dans le domaine anglais, en 1222, sous la forme cameu ; dans les langues romanes, on a une concordance entre le français camaü, l’italien cameo(1295) et le portugais camafeu(1297) ; suivent le catalan camafeu(1358) et l’espagnol camafeo(1375). Étymologie obscure :
un étymon latin *chamaephaeus(lapis) (« pierre précieuse à fond sombre »), composé de chamae- (grec χαμαί « à terre, au sol » → voir cama) et phaeus (grec φαιός « gris, sombre »), proposé pour « coller » avec les formes hispaniques en -f-, manque de fondement.
un étymon l’arabe قمعة, qama’at « relief, bosse » (« bourgeon ») avec le développement sémantique de « bourgeon » à « pierre précieuse » parallèle à gemma (« gemme »)[1][2][3].
un étymon germanique est aussi avancé mais le moyen haut-allemand gâmahiu est un emprunt au français.
Je me levai enfin, courant au parterre du château, où se trouvaient des lauriers, plantés dans de grands vases de faïence peints en camaïeu.— (Gérard de Nerval, « Sylvie », Les Filles du feu, 1854)
Je me souviens de ce professeur de dessin, à Douai, qui nous avait fait choisir une couleur et créer avec elle un camaïeu.— (Marie-Jeanne Notermans-Lemaire, Le Monde vu d’en bas, 2005)