tourner le dos

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

 Composé de tourner et de dos → voir tournedos.

Locution verbale [modifier le wikicode]

tourner le dos \tuʁ.ne lə do\ intransitif (se conjugue → voir la conjugaison de tourner)

  1. Se retourner, présenter le dos à quelqu’un.
    • D’Effiat avait les yeux enflammés de colère, frappait du pied en parlant, et tourna le dos au Roi comme un enfant qui boude, s’appuyant contre l’une des petites colonnes de la lanterne. — (Alfred de Vigny, Cinq-Mars, 1826)
    • Sur quoi le maréchal qui détestait les phrases, d’abord parce qu’elles sont détestables, et ensuite parce qu’il ne savait pas en faire, lui avait tourné le dos. — (Stendhal, Lucien Leuwen, 1834)
    • La Julie, lui tournant le dos, était en train de traire et, du pis qu’elle pressait en cadence, le lait tombait dans le chaudron de fer battu avec un roulement semi-argentin de tambour. — (Louis Pergaud, La Vengeance du père Jourgeot, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • À peine m’a-t-il aperçu qu’il m’a tourné le dos.
  2. (Par extension) Fuir.
    • Tourner le dos aux ennemis, à l’ennemi.
  3. Aller dans le sens opposé à la destination voulue.
    • « Vous savez où est le machin de vacances populaires ? » Ils se regardent, l’un dit : « Oh, là là, non on sait pas. » Il ajoute : « Vous lui tournez le dos. » C’est toujours ce qu’on commence par répondre, qu’on sache ou qu’on sache pas : « Vous lui tournez le dos. » Après, on avise. — (François Cavanna, Lune de miel, Gallimard, 2011, collection Folio, page 313)
  4. (Sens figuré) Quitter quelqu’un et le laisser là par mépris, par indignation, ou lorsqu’on abandonne ses intérêts.
    • Blanchette Weiss se brouilla avec moi ; je n’ai jamais compris pourquoi : du jour au lendemain elle me tourna le dos et ne répondit pas à la lettre où je lui demandais des explications. — (Simone de Beauvoir, Mémoires d’une jeune fille rangée, 1958, réédition Le Livre de Poche, pages 373-374)
    • Sa foi catholique crevassée, l’Irlandaise tourna le dos aux sacrements, puis à la messe dominicale, ne daignant même pas faire des Pâques de renard. — (Louis Haché, La Tracadienne, Éditions de la Francophonie, 2003, page 48)
    • Dans la mauvaise fortune, la plupart des amis vous tournent le dos.
    • Il tourne le dos à l’endroit où il veut aller : Se dit d’un homme qui, au lieu d’aller où il veut, prend un chemin tout opposé.
  5. (Sens figuré) S’en aller.
    • Vous n’aurez pas tourné le dos, vous n’aurez pas le dos tourné qu’il ne se souviendra plus de vous.
    • La fortune lui a tourné le dos, la fortune lui est devenue contraire.
  6. (Sens figuré) Finir ; terminer.
    • Ces décisions ont pris par surprise les alliés des États-Unis car le président tourne ainsi le dos à des décennies de doctrine d’intervention américaine au Moyen-Orient et en Afghanistan. — (Le Monde avec AFP, Trump en Irak : « Les États-Unis ne peuvent pas continuer à être le gendarme du monde », Le Monde. Mis en ligne le 26 décembre 2018)
    • Aussi, sa décision nécessita-t-elle une réflexion approfondie, ardue. C’était, soit suivre la tribu, et partant, tourner définitivement le dos à son sacerdoce, soit rentrer dans le rang, et risquer alors de perdre Ahiga, ainsi que tous ceux qu’il aimait à présent comme ses frères. — (Philippe Morvan, Ours, Calmann-Lévy, 2018)

Synonymes[modifier le wikicode]

(finir, terminer)

Antonymes[modifier le wikicode]

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]