bélître

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du moyen bas allemand bedeler, correspondant à l’actuel nom allemand Bettler (« gueux »), ou du moyen hollandais bedelare, ayant donné par la suite belleudre (1408), puis belistre (1460), bélitre (1450), bellitre (1493). C’est en belistre puis belître et bélître que son orthographe s’est stabilisée.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
bélître bélîtres
\be.litʁ\

bélître \be.litʁ\ masculin (orthographe traditionnelle)

  1. (Péjoratif) (Vieilli) Homme de rien ; personne négligeable.
    • Martine, à Sganarelle : « Traître, insolent, trompeur, lâche, coquin, pendard, gueux, belître, fripon, maraud, voleur… ! » — (Molière, Le Médecin malgré lui, acte I, scène 1, 1666)
    • Car plus d'une fois, dans des dîners, des réunions, des bridges, quelque bélître patriotard avait étalé devant lui du mépris pour les « Français d’importation ». — (Vercors, La Marche à l’étoile, éditions de Minuit, 1943, édition 1946, page 60)
    • Voilà un plaisant bélître ! dit le capitaine, qui croit m'apprendre mon métier. — À votre aise, monsieur, vous serez noyé. — (Octave Feuillet, La Vie de Polichinelle et ses nombreuses aventures, chapitre VII)
    • À l’expression de ses yeux, au pli de ses lèvres, à l’humeur escalabreuse qu’il montrait à son entourage, il était aisé de conclure que Louis était profondément chagrin qu’Anne eût conçu tant d’attirance pour le bélître. — (Robert Merle, Le Lys et la Pourpre (Fortune de France no 10), éditions de Fallois, chapitre III, page 97)
  2. (Vieilli) Coquin.
    • Un vrai bélître.
    • Le bélître détala si lâchement qu’il en oublia de prendre ses hardes et de restituer la clef qu’il tenait à la main. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 146)
    • J’aurais voulu attraper le bélître par le revers de son veston, le secouer et lui crier : « À genoux ! À genoux quand la madone te parle ! » — (Amélie Nothomb, Attentat, Éditions Albin Michel, Paris, 1997, p. 112)
    • L’amour sans sa quote-part de cruauté n’est que billevesées pour bélître ou coquet. — (Gérard Ansaloni, Les Dix Rouleaux de Touenhouang, Éditions La P’tite Hélène, 2018)
  3. (Désuet) Gueux ; mendiant.
    • Cyrano.– (Déclamant.)
      « 
      Ballade du duel qu’en l’hôtel bourguignon
      Monsieur de Bergerac eut avec un bélître ! »
      Le vicomte.– Qu’est-ce que c’est que ça, s’il vous plaît ?
      Cyrano.– C’est le titre.
      — (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, acte I, scène 4, 1897)

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

Le Dictionnaire historique de l’orthographe française (1994) de Nina Catach indique l’évolution des graphies selon les éditions successives du dictionnaire de l’Académie française :

  • 1694-1718 : belistre,
  • 1740-1935 : belître.

La neuvième édition en cours du dictionnaire de l’Académie (tome 1, A-Enz, 1992) a renoncé à belître et n’indique plus que des graphies comportant un é : bélître, terme suivi d’un renvoi à la variante bélitre figurant en annexe au titre du rapport de 1990 (avant les rectifications orthographiques de 1990, ce mot s’écrivait uniquement bélître. Il peut désormais aussi s’écrire bélitre). L’Académie française s’en est tenu plus longtemps que les autres à la forme sans accent aigu puisque les dictionnaires courants ont opté pour bélître dès la fin du dix-neuvième siècle. Par ailleurs, malgré les écritures belistre, belître et bélître, le mot semble s’être toujours prononcé avec un i bref.

Notes[modifier le wikicode]

Bélître constitue l’un des pièges orthographiques de la dictée de Mérimée.

Dérivés[modifier le wikicode]

Synonymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]