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dégueuler

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
(Siècle à préciser) Dérivé de gueule, avec le préfixe dé- et le suffixe -er. → voir dégorger.

dégueuler \de.ɡœ.le\ ou \de.ɡø.le\ transitif et intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. (Familier) Vomir.
    • Je suis physiquement fatigué. J’en ai des douleurs dans les muscles. L’empoisonnement de la Bovary m’avait fait dégueuler dans mon pot de chambre. — (Gustave Flaubert, lettre à Jules Duplan, 25 septembre 1861, dans Œuvres complètes, t. 14, Correspondance 1859-1871, réédition Club de l’honnête homme, Paris, 1975, page 82)
    • Toi, la fille à maître Gélin, faire des métiers pareils, si c’est pas à dégueuler de honte ! — (Jean Richepin, Truandailles, Charpentier, 1891, page 232)
    • Honoré regarda son garçon et s’inquiéta de lui voir les joues congestionnées.
      « Il faudrait peut-être le faire dégueuler », dit-il.
      — (Marcel Aymé, La jument verte, Gallimard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 142)
    • Je cavale aux chiottes, une planche avec un trou hérissé de merde confite, j’ai que le temps, je dégueule tout le paquet, fouaff, et encore, et encore, à m’en arracher les boyaux. — (François Cavanna, Les Ritals, Belfond, 1978, page 220)
  2. Rejeter par un flot de paroles, gueuler.
    • Oui, cela soulagerait de dégueuler tout l’immense mépris qui vous emplit le cœur jusqu’à la gorge. — (Gustave Flaubert, lettre à Louise Colet, 26-27 avril 1853, dans Œuvres complètes, tome 13, Correspondance 1850-1859, Club de l’honnête homme, Paris, 1974, page 335)
    • Les adieux ont été, ce matin, navrants. Je ne me console qu’en dégueulant dans tous les interviews dont je suis accablé, l’immonde Gouvernement qui nous régit, mais hélas ! cela n’empêche que ma vie est une fois de plus, renversée. — (Joris-Karl Huysmans, Lettres inédites à Arij Prins, 1885-1907, 28 septembre 1901, Droz, Genève, 1977, page 360)
  3. (Sens figuré) Laisser déborder d’une manière nauséabonde.
    • Les ateliers immenses où il n’y avait même pas assez de tabourets pour tous les étudiants ; les toilettes bouchées en permanence dégueulant leur merde et leur pisse dans les escaliers, abjections qu’il fallait enjamber avec précaution pour grimper jusqu’à l’atelier Zavaroni. — (Philippe Fayeton, Dictionnaire de l’humus : un quidam à la loupe, L’Harmattan, 2009, page 32)
    • La ville ressemblait à une vieille serpillière de l’Assistance publique, dégueulant sa bile par tous les caniveaux et, par la bouche de ses égouts, rotant des odeurs de femme malade. — (Alain Demouzon, Mes crimes imparfaits, 1978)
    • En ville, je vivais enseveli sous les choses. Mes placards dégueulaient de breloques produites par la manufacture chinoise. — (Sylvain Tesson, Blanc, Gallimard, 2022, page 171)

→ voir vomir

Apparentés étymologiques

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Prononciation

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Références

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