dégorger

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Siècle à préciser) Dérivé de gorger, avec le préfixe dé-.

Verbe [modifier le wikicode]

dégorger \de.ɡɔʁ.ʒe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Rendre un trop-plein de liquide.
    • Sur la pente des toits exposés au soleil, la neige commença à mollir, puis elle fondit presque aussitôt et un bruit d’eau dégorgeant des chanlates ou ruisselant des tuiles sur la chaussée, annonça le dégel. — (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 157)
    • Marylène ne fut pas mécontente non plus d’échapper à la petite chambre où on entendait dégorger la gouttière, juste au-dessus de la fenêtre. — (Pascal Lainé, La dentellière, Gallimard, 1974, réédition Folio, page 68)
  2. (Spécialement) Faire rendre, aux sangsues, le sang qu’elles ont sucé.
    • Des sangsues dégorgées.
  3. (Par extension) Débarrasser un passage de ce qui l’obstrue.
    • L’escalier dégorgea son monde, et le silence fut rétabli dans la tour. — (René Boylesve, La leçon d’amour dans un parc, Calmann-Lévy, 1920, réédition Le Livre de Poche, page 95)
    • Il faudrait dégorger cet évier, cet égout, ce tuyau.
  4. (Maroquinerie) Plonger du cuir dans l’eau courante pour en ôter les malpropretés.
  5. (Textile) Fouler des laines, à l’eau claire pour les débarrasser du savon, de la terre, etc.
  6. (Cuisine) Débarrasser un aliment de ce que l’on ne souhaite pas consommer : le sang d’une viande, certains goûts naturels, des impuretés.
    • Deux jours durant, les fourneaux de la cuisine ne dérougirent pas. La ménagère et son assistante, Suzon, firent cuire, rôtir, bouillir, griller, farcir ; elles lardèrent, dégorgèrent, braisèrent ; on glaça, pana, habilla ; bref, qui l’eût cru ? le presbytère de Saint-Ildefonse semblait converti en une auberge où l’on allait donner à manger à tout un régiment. — (Rodolphe Girard, Marie Calumet, Montréal, 1904, chapitre XX)
    • Faire dégorger les amandes vivantes dans un grand volume d’eau salée, celles-ci sont souvent sableuses et il se peut qu’un petit crabe s’y cache. — (journal 20 minutes, édition Paris-IDF, 10 février 2023, page 14)
    • Faire dégorger des cervelles, des ris de veau.
  7. (Cuisine) Enlever l’eau ou le sel présent dans un légume, une viande, un poisson.
    • Faire dégorger de la rhubarbe, une courgette, une aubergine, …
  8. (Œnologie) Éliminer les impuretés d’un vin.
  9. (Lorraine) Aiguayer, en parlant du linge.
  10. (Sens figuré) (Par analogie) Se vider, se débarrasser de quelque chose.
    • — Front-de-Bœuf, répliqua Jean, est plutôt homme à avaler trois manoirs comme celui d’Ivanhoé que d’en dégorger un seul. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820, chapitre XIII)
    • La calle de Alcala, qui est l’artère où viennent se dégorger les rues populeuses de la ville, est pleine de piétons, de cavaliers et de voitures. — (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, Charpentier, 1859)
    • Il y eut une première rédaction qui était toute de moi, éloquente et furieuse, où ma rancune se dégorgeait, dont Simon fut enchanté mais non Marie, et je me rendis à ses raisons. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 190)

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Rendre son trop-plein. (1)
(Spécialement) Faire rendre, aux sangsues, le sang qu’elles ont sucé. (2)
Débarrasser un passage de ce qui l’obstrue. (3)
(Art) Débarrasser des matières superflues ou étrangères. (4)

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

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