tiens
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]Interjection
[modifier le wikicode]tiens \tjɛ̃\
- Marque l’étonnement, la surprise — Note : L’interjection est parfois répétée et dans le cas de la surprise, suivie d’un point d’exclamation, d’interrogation ou les deux.
Nous descendîmes du bahut, et cependant que je réglais la course, j’entendis derrière moi une voix de femme âgée s’exclamer : « Tiens ! bonsoir, ma fille. »
— (Léo Malet, L’Ours et la Culotte, 1955, chapitre VII)Un jour, à deux heures, coup de sonnette. « Tiens ?! » Jamais personne ne sonnait chez nous.
— (Yvonne Roiret-Gontard, 227 se souvient !, Éditions lyonnaises d’art et d’histoire, 1990)— Tiens, tiens. Mais qui voilà donc ? s’écria le Karchois en feignant l’étonnement lorsque l’épéiste croisa son regard.
— (Étienne Duhamel, Les Maîtres du Temps : Le grimoire de l’Autre monde, Librinova, 2017)
- Marque un sentiment de doute, ou de suspicion, parfois mêlé d’étonnement ou de surprise (voir sens 1). — Note : L’interjection est parfois répétée, et suivie de points de suspension, ou d’un point d’exclamation.
Atkins, regardant l’étranger avec attention, et à part.
— (Eugène Grangé, Lambert Thiboust, La voleuse d’enfants, Michel Levy frères, Paris, 1865, prologue, scène V → lire en ligne)
Tiens ! tiens ! voilà qui est bizarre !— Tiens, tiens, voilà qui est étrange, murmura Hurst avec un sourire rusé. Qu’en pensez-vous, Twist ? Cet Allemand farfelu, ce pourrait fort bien être un déguisement…
— (Paul Halter, Les meurtres de la Salamandre, Éditions du Masque, Paris, 2009)Ainsi, il s’était rajeuni de quatre ans… Tiens, tiens, tiens. Voilà qui était extrêmement intéressant. Le meilleur agent du WBIS souffrirait-il de gérascophobie, la peur de vieillir ? Non, bien sûr que non. En fait, il s’était certainement rajeuni pour court-circuiter la règle de la limite d’âge selon laquelle un agent n’était plus autorisé à aller sur le terrain au-delà de trente-cinq ans.
— (Tinnean, traduit par « Jane Doe », Mission : Péniche sur le Nil, Juno Publishing, Bessancourt, 2017, page 78)
- (Familier) Indique qu’un coup physique est porté, que quelqu’un donne un coup, ou commet un acte violent. — Note : Souvent associé à « prends ça » comme une injonction à celui qui reçoit le coup.
Bouriquet. Il faut, jeunes brebis égarées, rentrer bien vite au bercail, Sinon j’envoie chercher la garde et je vous fais flanquer dedans.
— (Achille Bourdois, Nérée Desarbres, Deux Femmes en Gage : Folie en un acte, Michel Lévy frères, Paris, 1854, scène V. → lire en ligne)
Cléopatre. Ah ! tu envoies chercher la garde !… Ah ! tu nous fais flanquer dedans ! Eh bien ! tiens, tiens, tiens ! voilà comme je rentre au bercail… Tiens, tiens, tiens ! voila toutes tes vieilles loques ! (Elle jette en l’air tout ce qu’elle trouve sous sa main.) Tiens, tiens, tiens !([…] On entend Kira jouer au soldat)
— (Sylvie Landuyt, Quand j’aurais été grand dans Théâtre au présent : Présentation de 40 pièces d’auteurs belges francophones (2003-2006), Lansman, 2006, page 62)
Kira : On disait que c’était toi le plus fort. Paf ! Paf ! Paf ! Tiens, prends ça. Et paf et encore ça.Je me souviens : « Le spectacle commence à 15 h 30. Ne manquez pas, petits et grands, […] ne manquez pas l’immense bastonnade de Guignol à 17 h 30.» Guignol. Sympa. Mais sans plus pour moi. Seuls son bâton et sa poigne m’ont toujours séduit. Voire même tenté. Pan ! Pan ! Pan ! Et tiens, prends ça ! Et voilà que tu tapes ! Et que tu tapes encore !
— (Anthony Luc Douzet, Les 13 crimes de Théodem Falls, Magic Tales, 2018)- Et tiens ! Et tiens ! Crève, petit saligaud !
— (Alexis Salatko, La dernière enquête de Dino Buzzati, Denoël, lieu, 2022)
- (Sens figuré) Indique un coup psychologique.
— Quoi, t’es malade ? Tu as une maladie incurable ?
— (Claire Mathenay, Jeanne Decerny, Méchante, moi ? Sûrement pas !, Harlequin, 2019)
— Non, Elsa, « je suis une tombe », ça veut dire que je ne le répéterai à personne.
— Ah, OK ! Non, mais vous avec vos expressions chelous.
— Quoi, « vous » ?
— Bah, ma mère, elle fait la même chose. Elle dit des trucs que je ne comprends pas.
Et tiens, dans les dents, Coralie.
- A une simple fonction phatique. Se rapproche dans ce cas de l'expression écoute servant à marquer de l’importance, du nouveau.
D'ailleurs, tiens, il faut que je raconte ça sur Fessebouc ! En allongeant le cou, je vis dans le rétroviseur qu’elle avait extirpé de sa poche un iPhone.
— (Luc Doyelle, Qui veut la peau de Nestor Boyaux ?, Les Editions du Préau, 2014, chapitre 20)Tiens, vrai, mon homme, c’est du malheur tout de même qu’on soye jamais tranquille, ce soir j’étais rudement amoureuse…
— (Pierre Souvestre et Marcel Allain, Le train perdu, 1912, chapitre I)— C'est ça ! Ramène-nous le sida, tiens ! Ce sera le pompon ! En tout cas, je te préviens pour la dernière fois : si tu continues ainsi, je te coupe les vivres ! Tu es prévenu.
— (Jacques Mazeau, Le Bâtard et la Colombe, Éditions Plon, 2000)
Variantes
[modifier le wikicode]Dérivés
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Remplissage
- Anglais : by the way (en)
- Espagnol : por cierto (es)
Forme d’adjectif
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel | |
---|---|---|
Masculin | tien \tjɛ̃\ |
tiens \tjɛ̃\ |
Féminin | tienne \tjɛn\ |
tiennes \tjɛn\ |
tiens \tjɛ̃\
- Masculin pluriel de tien.
Forme de verbe
[modifier le wikicode]Voir la conjugaison du verbe tenir | ||
---|---|---|
Indicatif | Présent | je tiens |
tu tiens | ||
Impératif | Présent | (2e personne du singulier) tiens |
tiens \tjɛ̃\
- Première personne du singulier de l’indicatif présent de tenir.
L’immense répartition du conte 425 et des formes associées interdit de même toute localisation pour le passage du mythe au conte, en admettant même - ce que je tiens pour probable - qu’il se soit opéré une seule fois, et de là diffusé, puis re-partagé en variantes.
— (Bernard Sergent, Les Dragons, 2018, pages 329-330)Je tiens à ce que chacun emporte un souvenir de la méthode Vologda pour éducation de demoiselles nobles, afin de vous désembéguiner de votre Maintenon, cette institutrice reine de France.
— (Joséphin Péladan, Curieuse !, 1886, page 28 (coquille corrigée : s ajouté à ouvenir))
- Deuxième personne du singulier de l’indicatif présent de tenir.
Alors, Abdelkader, si nous entamions une petite conversation ? Tu as vu ce qui est arrivé à ton ami ? Si tu ne tiens pas à connaître un sort identique, il va falloir l’ouvrir, et pronto.
— (Jo Sintes, Jo Sintes et les fells, édition Galic, 1964)
- Deuxième personne du singulier de l’impératif présent de tenir.
Allons ! tiens-toi calme, Béga (il s’appelait Béga), lui répondis-je, nous nous casernerons à tour de rôle chez toi jusqu’à ton départ.
— (Honoré de Balzac, La Muse du Département, juin 1843-août 1844)
Variantes
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « tiens [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « tiens [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « tiens [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « tiens [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « tiens [Prononciation ?] »
- France (Cesseras) : écouter « tiens [Prononciation ?] »