souquenille
Apparence
Étymologie
[modifier le wikicode]- (XVIIe siècle) Diminutif en -ille de l’ancien français souquenie (« robe »)[1] qui, via le moyen haut allemand sukenie (« jaquette ») est issu du slave → voir sukně (« jupe »), suknia (« robe »)[2].
Nom commun
[modifier le wikicode]Singulier | Pluriel |
---|---|
souquenille | souquenilles |
\suk.nij\ |
souquenille \suk.nij\ féminin
- (Désuet) (Habillement) Long vêtement fait de grosse toile, que prenaient les cochers et les palefreniers pour s’en couvrir quand ils pansaient les chevaux.
Quitterons-nous nos souquenilles, monsieur ?
— (Molière, L'Avare, III, 2)Voulez-vous gager que je l'épouse avec la casaque sur le corps, avec une souquenille si vous me fâchez ?
— (Marivaux, Les Jeux de l'amour et du hasard, III, 7)L’épicière le contemplait d’un œil sépulcral que recouvrait parfois sa paupière longue comme une souquenille.
— (Kléber Haedens, L’été finit sous les tilleuls, Le Livre de Poche, 1966, page 108)
- Mauvais vêtement, guenille, loque.
M'ayant revêtu d'une vieille souquenille, ils me mirent dehors par les épaules.
— (Lesage, Gil Blas, I, 13)Presque tous étaient vêtus de longues souquenilles sordides en lambeaux.
— (Eugène Sue, Les Mystères de Paris, 1843)Après deux mois passés à suer dans d’infâmes souquenilles kaki, quelle volupté de revêtir enfin un dolman de toile immaculée !
— (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 202)La composition de sa souquenille défiait toute investigation : les manches et les pans étaient si graisseux, si luisants qu'on aurait dit du cuir de bottes ; par derrières ballottaient quatre basques d'où le coton s'échappait par touffes.
— (Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1842 ; traduction de Henri Mongault, 1949)Au balcon armorié sont suspendues des souquenilles et derrière une descente de lit infâme se cache une mégère en camisole qui raccommode une chaussette ; çà et là, entre une casserole et un vieux pot une tête de peu apparaît dans une fenêtre.
— (Marcel Jouhandeau, Chaminadour, Gallimard, 1941 et 1953, collection Le Livre de Poche, page 73)
- Vêtement du clown paillasse.
Le matador était un vieux coquin vêtu d’une souquenille usée, chaussé de bas jaunes, trop à jour, ayant l’air d’un Jeannot d’opéra-comique, ou d’un queue-rouge de saltimbanque.
— (Théophile Gautier, Voyage en Espagne, 1840, édition Charpentier, 1859)Florissac, en jeune pitre, un papillon balancé à un fil de fer lui dansant devant le nez, le feutre posé à la Jeannot, la souquenille de paillasse au dos, ressemblait à l'Antinoüs dans une toile à matelas.
— (Goncourt, Ch. Demailly, 1860)
- Lévite.
Je revois encore un pieux pèlerin, vêtu de la souquenille des juifs polonais : il déchiffrait les inscriptions hébraïques.
— (Vogüé, Morts, 1899)
Variantes
[modifier le wikicode]Synonymes
[modifier le wikicode]Traductions
[modifier le wikicode]Prononciation
[modifier le wikicode]- Lyon (France) : écouter « souquenille [Prononciation ?] »
Anagrammes
[modifier le wikicode]→ Modifier la liste d’anagrammes
Références
[modifier le wikicode]- « souquenille », dans Dictionnaire de l’Académie française, première édition, 1694 → consulter cet ouvrage
- Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (souquenille)
- ↑ « souquenille », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 → consulter cet ouvrage
- ↑ « souquenille », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage