pompier

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Pompier

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Léonidas aux Thermopyles ou « les pompiers qui se couchent »
(Nom commun 1) (1517) Mot dérivé de pompe (« appareil hydraulique »), avec le suffixe -ier.
(Nom commun 2) (1856) Dérivé de pompe (« procession »), avec le suffixe -ière[1].
(Adjectif) (Nom commun 3) (1888) Avec le sens de « pompeux », probablement forgé par plaisanterie avec le substantif et dérivé de pompe (« faste, somptuosité »), avec le suffixe -ier ; mais les casques portés par les personnages de l’Antiquité sur les tableaux de David et des peintres de son école auraient suggéré aux contemporains l’idée du « pompier qui se déshabille » ; dans le vaudeville de 1841, La Sœur de Jocrisse de Félix-Auguste Duvert et Antoine-François Varner : « [Jocrisse, regardant une gravure] Passage des Thermopyles ! Ah C’te bêtise ! ils se battent tout nus ! […] Ah ! non, non, ils ont des casques… c’est peut-être des pompiers qui se couchent » ; l’idée est reprise par les frères Goncourt : « Savez-vous la recette de Duvert et de Lausanne pour faire un vaudeville ? Ils prennent Andromaque. Oui, Andromaque ! Maintenant, voici comment ils l’arrangent. D’Andromaque, ils font un pompier. Puis, la jalousie, le nœud de la pièce, ils la transforment en le désir d’obtenir un bureau de tabac… » — (Journal, 1856) ; Théodore de Banville reprend le thème : « Les Romains bizarres du grand peintre David, qui du les faire ainsi nus et coiffés de casques, pour se raccrocher à quelque chose et retrouver l’antique […] éveillèrent tout de suite l’idée du “pompier qui se déshabille” » — (Contes féeriques, Paris, 1882, page 10).

Nom commun 1 [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pompier pompiers
\pɔ̃.pje\

pompier \pɔ̃.pje\ masculin (pour une femme, on peut dire : , pompière)

Des pompiers (1)
  1. (Métier) (Lutte contre l’incendie) Professionnel ou volontaire chargé d’éteindre les incendies à l’aide des lances dont les camions sont équipés.
    • […], où il ne restait que les gardes municipaux et des pompiers travaillant à circonscrire l’incendie qu'ils n’espéraient plus éteindre. — (Fortuné du Boisgobey, Double-Blanc, Paris : chez Plon & Nourrit, 1889, p. 210)
    • Ce dimanche-là, quelque animation devant l’église me retint dehors après vêpres. Un baptême, sous le porche, avait attroupé des gamins. Sur la place, plusieurs hommes du bourg avaient revêtu leurs vareuses de pompiers ; et, les faisceaux formés, transis et battant la semelle, ils écoutaient Boujardon, le brigadier, s’embrouiller dans la théorie… — (Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes, 1913)
    • C’était le laboratoire du professeur Cyrus Beck qui venait de sauter. Les pompiers, arrivés presque instantanément, s’efforçaient de circonscrire l’incendie. Derrière, dans la cour d’honneur, s’entendait le bruit sourd et martelé des troupes de la garnison accourant au pas gymnastique. À une heure, on était maître du feu. À une heure et demie, on put commencer à retirer les premiers cadavres. — (Pierre Benoit, Kœnigsmark, 1918)
  2. (Sens figuré) (Par analogie) Celui qui tente de régler des problèmes intenses et potentiellement catastrophiques.
    • Jouer les pompiers après une déclaration malencontreuse, pour sauver les élections.
    • L’Élysée commence à s’inquiéter de la tournure des événements. Roland Dumas, l’ami très proche du président, est envoyé comme premier pompier à Libreville. — (Pierre Péan, Mémoires impubliables, Albin Michel, 2020, page 34)
  3. (Sexualité) Fellation, pipe. → voir tailler un pompier
    • Il y a mon lit et il y a le divan, dit Hélène. Débrouillez-vous, dit Mercier, moi je ne coucherai avec personne. Un gentil petit pompier, pas trop prolongé, dit Camier, je veux bien, mais pas plus. — (Samuel Beckett, Mercier et Camier, 1946)
    • Mon père ne pouvait obtenir d’avancement à la Boston and Northeastern exactement pour la même raison que Sally Maulsby ne pouvait s’abaisser à me faire un pompier. — (Philip Roth, Portnoy et son complexe, 1967, trad. Henri Robillot, in L’Humour juif, Omnibus, 2012, page 639)
  4. (Métier) (Vieilli) Celui qui fabrique, qui vend des pompes.
  5. (Vieilli) Ivrogne.[2].

Synonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Nom commun 2[modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pompier pompiers
\pɔ̃.pje\

pompier \pɔ̃.pje\ masculin (pour une femme, on dit : pompière)

  1. (Couture) Ouvrier tailleur travaillant en atelier, chargé des retouches, ou du montage des manches, et payé au temps travaillé, par opposition à l’apiéceur, travaillant à domicile et payé à la pièce.
    • Les ouvriers qui, chez tous les tailleurs, sont chargés de faire des poignards ou des retouches s’appellent des pompiers, et leur travail est dit à la pompe. — (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française)

Traductions[modifier le wikicode]

Nom commun 3[modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
pompier pompiers
\pɔ̃.pje\

pompier \pɔ̃.pje\ masculin (pour une femme, on dit : pompière)

  1. (Art) Artiste conventionnel, qui fait partie du courant de l’art académique.
    • Naguère l’artiste rebuté par la stupidité de la foule se repliait dans sa coquille, œuvrait silencieusement, en garde contre le pompiérisme odieux de son époque, attendant son heure qui sonnait toujours trop tard. Aujourd’hui tout est chahuté. Le pompier, c’est l’artiste probe, le créateur, l’amoureux des formes, l’amant de la lumière, l’homme qui travaillait. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, xxxx)
    • En art tout est relatif, et chaque époque qui croit innover hardiment, a le temps à peine d’affirmer son genre, que déjà la durée la relègue impitoyablement au rayon des vieilleries. Beethoven, ne fut-il pas taxé de révolutionnaire par ses contemporains ? Honegger et Stravinski qui triomphent aujourd’hui, demain seront traités de pompiers. — (Charles Gos, Voyage de Saussure hors des Alpes, 1935)
    • Le retour des Pompiers à Orsay en 1986 n’infirme pas cette interprétation : il était le résultat d’un pragmatisme économique qui, prenant acte de la demande étrangère et notamment anglo-saxonne, entendait mettre en valeur un fonds d’œuvres jusque-là délaissées. — (François Derivery, Art et voyeurisme, des pompiers aux postmodernes : essai, EC éditions, 2009, p. 8)

Traductions[modifier le wikicode]

Adjectif [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
Masculin pompier
\pɔ̃.pje\
pompiers
\pɔ̃.pje\
Féminin pompière
\pɔ̃.pjɛʁ\
pompières
\pɔ̃.pjɛʁ\

pompier \pɔ̃.pje\

  1. Qualifie un artiste, son art ou son style lorsqu’ils sont jugés trop académiques, démodés et pompeux.
    • Dans la chambre où on la trouvait le plus souvent et dont elle disait : « Oui, je l’aime assez, je m’y tiens beaucoup ; je ne pourrais pas vivre au milieu de choses hostiles et pompier ; c’est ici que je travaille » (sans d’ailleurs préciser si c’était à un tableau, peut-être à un livre, le goût d’en écrire commençait à venir aux femmes qui aiment à faire quelque chose et à ne pas être inutiles), elle était entourée de Saxe. — (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919)
    • L’artiste pompier n’est pas seulement celui qui coiffe ses héros de casques éclatants, c’est l’artiste prétentieux et vain qui use d’un style ampoulé, d’un style pompeux. — (J. Thuillier, Peut-on parler d’une peinture « pompier » ? 1984)
    • Accroché à l’un des murs du transept, un immense tableau pompier d’au moins six mètres sur quatre représente le saint éponyme de la paroisse et conte, de façon enfantine et lapidaire, l’histoire de sa canonisation […] — (Guy Boley, Quand Dieu boxait en amateur, 2018, page 97)
  2. Exagérément emphatique.
    • Le curé de ceux-d’en-haut braille un discours pompier fait de tous les lieux communs patriotiques. — (Bloy, Journal, 1903)
  3. (Sens figuré) Relatif à une personne ou une entité qui sauve.
    • L’État pompier essaie de relancer la machine industrielle à coups de milliards. — (Jean-Michel Bezat, « Compétitivité et écologie : le plan de relance à l’aune du « et en même temps » », dans Le Monde, 22 mai 2020 [texte intégral])

Synonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]


Homophones[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

Modifier la liste d’anagrammes

Voir aussi[modifier le wikicode]

  • pompier sur l’encyclopédie Wikipédia

Références[modifier le wikicode]

Sources[modifier le wikicode]

  1. Alain ReyDictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, Paris, 1992 (6e édition, 2022).
  2. Lorédan Larchey, Dictionnaire historique d'argot, éd. E. Dentu, 1880

Bibliographie[modifier le wikicode]

Néerlandais[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du français pompier.

Nom commun [modifier le wikicode]

pompier \Prononciation ?\

  1. Sapeur-pompier.

Synonymes[modifier le wikicode]

Vocabulaire apparenté par le sens[modifier le wikicode]

Taux de reconnaissance[modifier le wikicode]

En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
  • 95,1 % des Flamands,
  • 59,6 % des Néerlandais.

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  1. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]