(Nom commun 2) Le détournement du terme provient très certainement du caractère peu fin, voire escroc, traditionnellement prêté aux personnes exerçant la profession de forain.
(Sens étymologique) Qui n’est pas du lieu, étranger.
Le droit de faire la traite fut réservé aux domiciliés, à ceux qui avaient fait souche. [...] Cette décision marquait un premier écart envers la tutelle de la mère patrie. Elle peut être considérée comme le point de départ de la lutte épisodique, mais qui dura cent ans, entre les forains et les domiciliés.— (Jean Hamelin (dir.), Histoire du Québec, Edisem, 1977, page 104)
(Droit)Saisie foraine, saisie des effets mobiliers d’un débiteur de passage, étranger à la commune.
(Droit)Audience foraine, audience tenue par le juge de paix, en dehors du chef-lieu de canton.
Ainsi s'affirme, incoercible, le besoin réflexe d'ajuster notre condition à ce qu'elle est et non de suivre l’exclamation superlative des vertiges forains et des boules à facettes des bals pour séduire les filles.— (Boris Rybak, Vers un nouvel entendement, Éditions Denoël, 1973, page 13)
Willy Ronis (1910-2009) aimait photographier la foule, les moments de rassemblement populaire autour d’une cause comme les ambiances festives dans les guinguettes des bords de Marne ou les attractions foraines.— (France Mutuelle Magazine, n° 176, avril-mai-juin 2023, page 60)
Un homme avait hérité d’un carrousel, à une époque où l’attraction foraine commençait à s’enrichir des trouvailles de la modernité, du billard électrique à la chasse à l’ours électronique, en passant par le jackpot, le train fantôme, les circuits aériens à grande vitesse et à grand vertiges, les manèges de l’extrême.— (Jean-Pierre Otte, Histoires du plaisir d’exister, 1997)
Ses cheveux, étalés en frange sur le front, s’y déroulaient avec une élégance foraine du meilleur aloi.— (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
Le premier soir, les forains, déjà prêts, les riches, les industriels-forains, les gadjé à casquettes et à combinaisons de toile, commençaient à faire tourner leurs manèges et cogner leurs scooters., — (G. L’Huillier, T’es manouche mon frère, Éditions du Scorpion, 1967, p. 44)
Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage