miséricorde

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : misericorde

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du latin misericordia, de même sens.

Nom commun [modifier le wikicode]

Singulier Pluriel
miséricorde miséricordes
\mi.ze.ʁi.kɔʁd\

miséricorde \mi.ze.ʁi.kɔʁd\ féminin

  1. Pitié ; compassion.
  2. (Christianisme) Vertu qui porte à avoir pitié des autres, à avoir compassion des misères d’autrui et à souhaiter les soulager.
    • Madeleine frappe à poings fermés comme un homme.
      — Tiens, loup ! Tiens, serpent !… Te voilà basculé, garou !… Ah ! chétif ! je te pilerais sous mes sabots si je n’avais miséricorde !
      — (Ernest Pérochon, Nêne, 1920)
    • J'ai écouté avec patience et miséricorde cet évêque qui comparut un soir à la télévision. Il matagrabolisait tout comme un autre sur les hontes d'une Église en dangereuse régression depuis le concile, et il entassait sans effort les mea culpa sur les autocritiques […]. — (Revue politique et parlementaire, n° 828-834, Éditions Armand Colin, 1972, page 48)
    • À tout péché miséricorde. J’ai contracté l’habitude de boire dans le Grand Nord, du temps que je naviguais avec les pêcheurs. Quand on est trempé, glacé jusqu’aux moelles, il faut de l’alcool. Pour se frictionner autant que pour boire. — (Iouri Dombrovski, La Faculté de l’inutile, traduit du russe par Dmitri Sesemann et Jean Cathala, Albin Michel, 1979, page 181)
  3. Grâce, pardon accordé à ceux que l’on pourrait punir.
    • Demander miséricorde, obtenir miséricorde.
    • Maintenant, voici ce que je demande : quand vous aurez trouvé madame votre mère, obtenez de la duchesse d'Angoulême un mot de miséricorde pour le nain qui l'a trahie à Orléans ! — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  4. Bonté par laquelle Dieu fait grâce aux hommes, aux pécheurs.
    • La miséricorde de Dieu, la miséricorde divine est la bonté par laquelle Dieu fait grâce aux hommes, aux pécheurs.
      Des miséricordes sculptées. (5)
    • Pippo. – Dieu de miséricorde ! — (Alfred de Musset, Lorenzaccio, 1834, acte V, scène 7)
  5. Petite saillie de bois fixée sous le siège d’une stalle et où on peut se reposer légèrement tout en gardant la position verticale.
    • Dans le décor des miséricordes, autrefois simple, les huchiers donnent libre cours à leur fantaisie, les groupes sculptés n'ont pas toujours un caractère religieux, la tendance de l'époque au réalisme stimule l'humour et la verve satirique des artistes. — (Histoire de l'art: L'Europe médiévale, sous la direction de Jean Babelon, Paris : NRF/Gallimard (Encyclopédie de la Pléiade), 1961, page 889)
  6. (Par extension) Tout dispositif permettant un appui ou un repos partiel dans une position debout fixe, hors contexte religieux.
  7. (Armement) Dague effilée essentiellement destinée à porter le coup de grâce à un homme à terre.
    • La dague, à lame courte et mince (20 cm), appelée plus tard "miséricorde", est employée pour achever un vaincu, ou l'en menacer afin d'obtenir complète reddition. — (Jean Flori, Chevaliers et chevalerie au Moyen Age, Fayard, 1998, édition de 2012, page 101)

Quasi-synonymes[modifier le wikicode]

Antonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Proverbes et phrases toutes faites[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Interjection [modifier le wikicode]

miséricorde \mi.ze.ʁi.kɔʁd\ invariable

  1. Exclamation marquant une grande détresse ou un grand découragement.
    • – [...] C’est qu’il y a eu aujourd’hui deux cas bien constatés du choléra asiatique... le véritable choléra-morbus asiatique.
      Miséricorde ! s’écria madame Guérin.
      – Mon Dieu, mon Dieu ! fit Louise.
      — (Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, Charles Guérin, G.H. Cherrier, éditeur, Montréal, 1853, IV, 2)
    • Miséricorde ! quelle horrible odeur de poisson ! On sent tout de suite que la mer fait la fortune de ces îles. — (Jules Leclercq, La Terre de glace, Féroë, Islande, les geysers, le mont Hékla, Paris, E. Plon & Cie, 1883, page 32)
    • Miséricorde! Quel champ de bataille! Que s'est-il passé? — (Willy Vandersteen, ‘’Le casque tartare’’, 1951, réédition 2009, Collection Bleue des éditions Standaard, Anvers, non paginée)

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Voir aussi[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]