condamner
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- (XIe siècle) D’abord condemner (jusqu’au XVIe siècle). Du latin condemnare, composé de con- et de damnare (« damner »). Le mot est passé à condamner par influence de damner.
Verbe [modifier le wikicode]
condamner \kɔ̃.dɑ.ne\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Droit) Déclarer quelqu’un, par décision de justice, coupable d'un délit ou d'un crime et lui infliger la peine correspondante.
- Arrêt de la Cour du Parlement, qui condamne une quidane, connue sous le nom de la femme des Ormes, à être attachée au carcan à la place Saint-Michel, et au bannissement pendant neuf ans, pour avoir escroqué différentes marchandises chez une lingère. (Du 24 janvier 1775.) — (Hippolyte Monin, L’état de Paris en 1789: études et documents sur l’ancien régime à Paris, Paris : chez D. Jouaust, Charles Noblet & Maison Quantin, 1889, p. 95)
- Faut-il que l’affaire suive son cours ? faut-il, le principal coupable visible étant mort, étouffer ce procès en faisant condamner le garde-magasin par contumace ? — (Honoré de Balzac, La Cousine Bette, 1846)
- Deux jours après, je passai devant le conseil de guerre, qui, après plaidoirie d’un avoué allemand, me condamna à mort pour espionnage […] — (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, page 31)
- Il s’agissait d’une redoutable gouape, au regard vif, au teint livide. Ancien sous-off’ de la Légion, il avait d’abord été cassé de son grade, puis ayant « passé au falot », il s’était vu condamner à trente ans. — (Francis Carco, Les Hommes en cage, Éditions Albin Michel, Paris, 1936, page 50)
- Durandus eut beau exciper de son ignorance, il ne fut libéré qu’après s’être vu condamner à une amende. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Le pauvre n'est plus tout à fait l'image du Christ sur terre mais un profiteur sans vergogne et paresseux, dont la paresse est fortement combattue ; une ordonnance de 1351 de Jean II condamne les vagabonds qui refusent de poursuivre une activité salariée. — (Dominique Ancelet-Netter, La Dette, la dîme et le denier: Une analyse sémantique du vocabulaire économique et financier au Moyen Âge, Presses Univ. du Septentrion, 2010, page 82)
- (Par extension) Blâmer, critiquer, désapprouver, rejeter.
- Harland, qui a fort bien connu Vavilov, condamne sans réserves les théories mitchouriniennes, taxe Lyssenko de charlatan et dénonce les odieuses manœuvres qui ont abouti à la révocation des principales figures de la génétique soviétique. — (Joël et Dan Kotek, L’Affaire Lyssenko, Éditions Complexe, 1986, page 196)
- Nous avons déja vu ailleurs que le Concile de Trente a condamné cette erreur. — (Jean Laurent Le Semelier, Conférences ecclésiastiques de Paris sur plusieurs points importans de la morale chrétienne, 1759 (orthographe du texte original respectée))
- Martov ne condamnait pas la révolution d'Octobre, mais la monopolisation du pouvoir par le Parti bolchévique et sa façon de gouverner, la « commissariocratie ». — (Jean Elleinstein, D'une Russie à l'autre: vie et mort de l'URSS, éd. Messidor/Éditions sociales, 1992, page 143)
- Par exemple, les gouvernements condamnent la cigarette tout en recueillant précieusement les taxes provenant de sa vente. — (Maurice Henrie, La tête haute, Presses de l'Université d'Ottawa, 2022, page 158)
- (Par hyperbole) Obliger.
- Mon Dieu, en quel martyre vous m’avez condamnée à vivre, enveloppée de duplicités, environnée d’embûches, cernée de chausses-trapes. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux griottes, L’Amitié par le livre, Blainville-sur-Mer, 1954)
- (Par analogie) (Médecine) Déclarer que quelqu’un est atteint d’une maladie mortelle.
- C’est un homme perdu, il a été condamné par tous les médecins qui l’ont vu.
- (Sens figuré) Fermer une porte, une fenêtre, de telle sorte qu’elle ne puisse plus s’ouvrir ; en empêcher, en interdire l’usage.
- Quant au couloir, on le condamna en clouant la porte située au haut de l’escalier. — (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, collection « Le Livre populaire » no 31, 1907)
Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]
- condamnable
- condamnateur
- condamnation
- condamnatoire
- condamnatrice
- condamné
- damnable
- damnation
- damner
- incondamnable
- recondamner
Traductions[modifier le wikicode]
Déclarer quelqu’un coupable et lui infliger la peine correspondante. (Sens général).
- Allemand : verurteilen (de)
- Anglais : condemn (en), sentence (en)
- Basque : gaitzetsi (eu)
- Breton : kondaoniñ (br)
- Chinois : 判处 (zh) pànchù
- Espagnol : condenar (es), sentenciar (es)
- Grec ancien : κατακρίνω (*) katakrinô, καταψηφίζομαι (*) katapsèpfidzomai
- Indonésien : memvonis (id)
- Italien : condannare (it)
- Kotava : lanzá (*)
- Latin : damnare (la)
- Néerlandais : veroordelen (nl)
- Normand : condamner (*)
- Occitan : condemnar (oc)
- Russe : осудить (ru) osoudit'
- Solrésol : sisisolsi (*)
- Portugais : amaldiçoar (pt)
- Suédois : döma (sv), fälla (sv)
- Turc : bonsyuabiz (tr)
(Par extension) Blâmer, critiquer, désapprouver, rejeter.
Traductions à trier[modifier le wikicode]
Traductions à trier suivant le sens
- Anglais : condemn (en), sentence (en)
- Catalan : condemnar (ca)
- Danois : dømme (da)
- Espagnol : condenar (es)
- Espéranto : kondamni (eo)
- Féroïen : døma (fo)
- Frison : feroardielje (fy)
- Ido : kondamnar (io)
- Italien : condannare (it)
- Néerlandais : veroordelen (nl)
- Papiamento : kondená (*)
- Polonais : skazać (pl)
- Suédois : döma (sv)
Prononciation[modifier le wikicode]
- France : écouter « condamner [Prononciation ?] »
- Français du Sud-Ouest : [kɔ̃.dɑ̃.ˈne]
- Suisse (canton du Valais) : écouter « condamner [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « condamner [Prononciation ?] »
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Voir aussi[modifier le wikicode]
- condamner sur le Dico des Ados