douter
Français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
Verbe [modifier le wikicode]
douter \du.te\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se douter)
- Être dans l’incertitude, n’être pas sûr.
- Toutefois, pas un seul d’entre nous ne douta que nous arriverions à y prendre pied : ce n’était à nos yeux, qu’une question de patience. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
- Il se rappelait qu’il y avait deux mois à peine que sa mère était morte, et moins que personne il doutait qu’elle ne fût morte empoisonnée. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, volume I, chapitre I)
- Depuis lors, nombre de livres ont été écrits sur son compte, et l’on sait exactement ce qu’il a fait, ce qu’il a empêché ou négligé de faire ; mais à cette époque, il n’était pas rare que des hommes jeunes, parfaitement au courant de l’état des sciences et des arts, doutassent s’il existait du tout. — (Robert Musil, L’Homme sans qualités, 1930-1932 ; traduction de Philippe Jaccottet, 1956, p. 103.)
- Je doute fort que cela soit.
- J’en doute.
- Je doute qu’il vienne.
- Je ne doute pas qu’il ne vienne bientôt.
- Doutez-vous que je sois malade ?
- Doutez-vous que je ne tombe malade, si je fais cette imprudence ?
- (Absolument) Être troublé dans sa foi, la mettre en cause, en parlant des dogmes religieux, des opinions philosophiques.
- En philosophie, en critique, c’est avoir beaucoup profité que d’avoir appris à douter.
- Après avoir longtemps douté, il est mort dans la foi chrétienne.
- Hésiter, balancer.
- Il a longtemps douté avant de tenter cette entreprise.
- Ne douter de rien, être hardi, aller de l’avant, sans tenir compte des difficultés, des obstacles.
- (Ironique) Ce jeune homme a trop d’assurance : il ne doute de rien.
- À n’en pas douter s’emploie pour exprimer une Affirmation, une certitude.
- (Pronominal) Imaginer, penser, croire.
- Je me doutais bien d’une supercherie, alors même que rien ne me permettait de supposer que vous ne fussiez pas Butteridge. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 171 de l’édition de 1921)
- Qui pouvait se douter que la vieille possédât de l’argent. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
- (Pronominal) Croire sur quelque apparence, conjecturer, soupçonner.
- Oh! vous savez, vous ne seriez pas prévenu, vous vous douteriez pas des opérations qui s’y goupillent. C’est pépère, même coquet et bien propre. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
- Il déroulait les curiosités, dépistait les espionnages, se servant de ses amis, sans qu’ils se doutassent du rôle qu'il leur faisait jouer. — (Octave Mirbeau La Mort de Balzac, 1907)
- Je m’en suis toujours douté.
- Il a été pris lorsqu’il s’en doutait le moins.
- Il ne se doutait pas qu’on eût des preuves contre lui.
- (Familier) Il se croit très habile dans cet art, mais il ne s’en doute pas.
- Il ne le connaît que fort imparfaitement.
Apparentés étymologiques[modifier le wikicode]
Dérivés[modifier le wikicode]
Traductions[modifier le wikicode]
- Afrikaans : twyfel (af), ambigeer (af)
- Allemand : anzweifeln (de), bezweifeln (de), zweifeln (de), sich fragen (de)
- Anglais : doubt (en), question (en), wonder (en), be unsure (en)
- Breton : arvariñ (br)
- Catalan : dubtar (ca)
- Croate : sumnjati (hr), dvojiti (hr), nasluċivati (hr), posumnjati (hr)
- Danois : tvivle (da)
- Espagnol : dudar (es), suponer (es)
- Espéranto : dubi (eo)
- Féroïen : ivast (fo)
- Finnois : epäillä (fi)
- Frison : betwivelje (fy), twivelje (fy)
- Grec : αμφιβάλλω (el) amfivállw
- Grec ancien : διακρίνομαι (*) diakrinomai
- Hongrois : kételkedik (hu), kétkedik (hu)
- Ido : dubar (io)
- Indonésien : meragukan (id)
- Islandais : efa (is)
- Italien : dubitare (it)
- Latin : dubitare (la), addubitare (la)
- Lituanien : abejoti (lt)
- Néerlandais : dubben (nl), in dubio staan (nl), twijfelen (nl), betwijfelen (nl)
- Norvégien (bokmål) : tvile (no)
- Norvégien (nynorsk) : tvile (no)
- Occitan : dobtar (oc)
- Papiamento : duda (*)
- Polonais : wątpić (pl)
- Portugais : duvidar (pt), estar em dúvida (pt), ter dúvida (pt)
- Roumain : se îndoi (ro), a se îndoi (ro)
- Russe : сомневаться (ru), усомниться (ru)
- Same du Nord : eahpidit (*)
- Slovène : dvomiti (sl)
- Suédois : tvivla (sv)
Prononciation[modifier le wikicode]
- France : écouter « douter [du.te] »
- France (Lyon) : écouter « douter [Prononciation ?] »
- France (Toulouse) : écouter « douter [Prononciation ?] »
- France (Vosges) : écouter « douter [Prononciation ?] »
Anagrammes[modifier le wikicode]
→ Modifier la liste d’anagrammes
Références[modifier le wikicode]
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (douter), mais l’article a pu être modifié depuis.
Ancien français[modifier le wikicode]
Étymologie[modifier le wikicode]
- Du latin dubitare.
Verbe [modifier le wikicode]
douter \Prononciation ?\
- Redouter, craindre.
- De toutes genz plus hennouré
Et de preudommes plus douté — (Robert de Boron, Le roman du Saint Graal, édition de F. Michel. Circa 1200, page 143.)
- De toutes genz plus hennouré
- Douter.
- Mult sunt chaitif et deceu
Ki dutent l’encarnacion — (La vie de saint Gilles, édition de Bos et Paris, p. 111, c. 1170)
- Mult sunt chaitif et deceu
Références[modifier le wikicode]
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881–1902 → consulter cet ouvrage