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forge

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Forge, forgé
Du latin fabrica qui donne aussi fabrique. Le \a\ s’est conservé dans quelques formes romanes, et, chez nous, dans le nom propre, Lafarge, qui équivaut à la Forge. Forges, nom d’une localité en Normandie, s'est dit en latin Fabriciae, dans un texte de 790, Forges, hameau de l’arrondissement de Loches, est dit fabricae ; dans une charte de 1286 — (Bibl. des chartes, 4e série, t. IV, page 158) le carrefore des forges est en latin bivium fabricarum. Forge est la forme presque régulière pour fabrica ; il n'y a d’irrégulier que la chute du \b\ mais, -ica se rendant par -ge (→ voir pedica, piège), le \b\ est devenu incompatible : il ne pouvait y avoir *fabrge, et le \b\ est tombé.
Singulier Pluriel
forge forges
\fɔʁʒ\

forge \fɔʁʒ\ féminin

  1. (Industrie) Usine dans laquelle la fonte de fer est transformée en métal.
    • Seul témoin de cette époque révolue où la forge de Vendresse sortait 3 tonnes de fonte par jour, rugissant jour et nuit, où la sidérurgie ardennaise battait son plein, son haut-fourneau est d'ailleurs un lieu incontournable. — (Le Petit Futé Champagne-Ardenne 2018)
    • Toute forge qui ne produirait pas trois cents milliers de fer par an, ne vaudrait pas la peine d’être établie ni maintenue. — (Georges Louis Leclerc, Min. t. IV, page 108, dans POUGENS. — cité par Littré)
    • Les intérêts particuliers se réunirent pour représenter que les cent neuf forges qui travaillaient en Angleterre, sans y comprendre celles d’Écosse, produisaient annuellement dix-huit mille tonnes de fer, et occupaient un grand nombre d’ouvriers habiles. — (Abbé Raynal, Historique phil. XVIII, 30. — cité par Littré)
  2. (Par extension) Haut-fourneau où le minerai est réduit en fonte.
  3. Fourneau, atelier où les métaux se travaillent au feu et au marteau.
    • De grosses mains faites pour souffler la forge. — (Jean-Jacques Rousseau, Émile III)
    • Lorsqu'ils [les journalistes] s’imposent la loi de ne parler que des ouvrages encore tout chauds de la forge. — (Montesquieu, Lettres persanes, 108)
    • Au-delà des bornes de la lice, plus d’une forge fut élevée, et ces forges commencèrent bientôt à luire à travers le crépuscule, annonçant le travail des armuriers, qui continuèrent pendant toute la nuit à réparer. — (Walter Scott, Ivanhoé, traduit de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)
    • Cette forge était comme ensevelie sous des arbres. Il y faisait très sombre ; seule, la lueur rouge d’un foyer formidable éclairait par grands reflets cinq forgerons aux bras nus qui frappaient sur leurs enclumes avec un terrible fracas. Ils se tenaient debout, enflammés comme des démons, les yeux fixés sur le fer ardent qu’ils torturaient ; et leur lourde pensée montait et retombait avec leurs marteaux. — (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1881 (édition 1891), Le papa de Simon)
    • Parfois, une dame, qui se dit folle de tes poèmes, veut les entendre de ta bouche et tu vois sa gorge se lever et s’abaisser avec une telle rapidité qu’il y aurait de quoi entretenir un feu de forge. — (François Mauriac, Le Mystère Frontenac, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 161)
  4. Métier ou industrie de la transformation des métaux.
    • Dans cette France de la IIIe République, l’avenir de l'économie s'écrit en grande partie dans les Ardennes. Les start-up de l’époque se dénichent dans la sidérurgie ou la forge. Les entrepreneurs les plus en vue se nomment Deville ou Wendel. — (Thibaut de Jeagher, L'Usine nouvelle a 120 ans, dans L'Usine nouvelle, no 3266, 15 décembre 2011, page 8)
  5. (En particulier) Atelier d’un maréchal-ferrant.
    • On attaquerait la roche à la masse afin d'épargner les burins, car il n'y avait pas de forge pour les recharger. — (Michel Michellod, « La promesse de Dago conte de Noël) », dans les Échos de Saint-Maurice, 1958, tome 56, page 310)
    • Mener un cheval à la forge.
  6. (Désuet) Pierre de liais sur laquelle on bat le plomb à froid.

Apparentés étymologiques

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Forme de verbe

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Voir la conjugaison du verbe forger
Indicatif Présent je forge
il/elle/on forge
Imparfait
Passé simple
Futur simple
Subjonctif Présent que je forge
qu’il/elle/on forge
Imparfait
Impératif Présent (2e personne du singulier)
forge

forge \fɔʁʒ\

  1. Première personne du singulier de l’indicatif présent de forger.
  2. Troisième personne du singulier de l’indicatif présent de forger.
    • Après une période d’occupations trop banales à son gré, il forge cette expression, pour signifier la durée de son accablement : "Je n’ai pas déséreinté.” — (Lyautey écrivain 1854-1934, 1976, page 57)
  3. Première personne du singulier du subjonctif présent de forger.
  4. Troisième personne du singulier du subjonctif présent de forger.
  5. Deuxième personne du singulier de l’impératif de forger.

Prononciation

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  • France (Île-de-France) : écouter « forge [fɔʁʒ] »
  • (Région à préciser) : écouter « forge [a] »
  • France (Céret) : écouter « forge [Prononciation ?] »
  • forge sur l’encyclopédie Wikipédia

Références

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De l'ancien français forge.
Singulier Pluriel
forge
\fɔː(ɹ)dʒ\
forges
\fɔː(ɹ)dʒ.ɪz\

forge \fɔː(ɹ)dʒ\

  1. (Industrie) Forge.
Temps Forme
Infinitif to forge
\fɔː(ɹ)dʒ\
Présent simple,
3e pers. sing.
forges
\fɔː(ɹ)dʒ.ɪz\
Prétérit forged
\fɔː(ɹ)dʒd\
Participe passé forged
\fɔː(ɹ)dʒd\
Participe présent forging
\fɔː(ɹ)dʒ.ɪŋ\
voir conjugaison anglaise

forge \fɔː(ɹ)dʒ\

  1. Falsifier, fausser.
  2. Forger.

Prononciation

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