Signediacritique formé de deux points alignés horizontalement ‹ ◌̈ ›, qui se place au-dessus de diverses voyelles (e, i, o, u, y) pour indiquer que celles-ci sont séparées des précédentes ou des suivantes dans le découpage syllabique et donc la prononciation.
« En déchiffrant ces suites de lettres agrémentées de trémas on finissait par s’interroger sur l’anatomie des larynx locaux. »— (Serge Brussolo, Boulevard des banquises, 1990, éd. 2002)
Si l’on envoyait un message avec des accents ou des trémas, des cédilles, des perluètes, il arrivait péniblement chez la plupart des autres avec des codes chiffrés entre les lettres normales. Le débat fît rage, de savoir s’il fallait désaccentuer le français pour que la communication des idées continue (en attendant d'hypothétiques progrès techniques) […].— (Patrick Rebollar, Les salons littéraires sont dans l'Internet, Presses universitaires de France, 2002, page 25)
Tout augmente. Les trémas sont rendus à trois petits points.— (Michel Beaudry, À l’usure, Le Journal de Montréal, 23 octobre 2021)
En français, le tréma peut se placer sur les voyelles e, i, u (et y dans des noms propres) pour indiquer, normalement, que la lettre qui précède ne fait pas partie d’un digramme et doit donc être prononcée séparément. Les rectifications orthographiques de 1990, outre l’ajout d’un tréma à des mots qui en étaient dépourvus (ex : argüer, ambigüité), déplacent la position du tréma dans les formes en guë et guï pour le mettre sur le u qui devient sonore (ex : aigüe).
À titre d’illustration, les digrammes suivants sont rompus par l’ajout du tréma : gu (sans tréma prononcé \ɡ\, avec tréma prononcé \ɡy\ ou \ɡɥ\ dans les mots : ambigüe, ambigüité…), eu (sans tréma prononcé \œ\ ou \ø\, avec tréma prononcé \y\, puisque que le e est muet, dans les mots : mangeüre, gageüre…), ai (sans tréma prononcé \ɛ\ ou \e\, avec tréma prononcé \a.i\ ou \aj\ dans les mots : maïs, haïe…), etc.