garnir

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Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(Xe siècle) De l’ancien français garnir (« mettre en garde », « défendre, équiper une place forte », « approvisionner, pourvoir ») d'où garnison.

Verbe [modifier le wikicode]

garnir \ɡaʁ.niʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison)

  1. (Militaire) Armer, munir un dispositif de défense d'éléments ou de troupes nécessaires à sa défense, à sa protection.
    • Le gouverneur de la forteresse avait fait ses préparatifs de défense. Des monceaux de pavés garnissaient le haut des tours, entourant les canons, pour lesquels on avait élargit les meurtrières. — (Alfred Barbou, Les Trois Républiques françaises, A. Duquesne, 1879)
    • Ce n’est pas tout : le sommet des tours était garni de hourds en charpente que l’on posait également en temps de guerre. — (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • Garnir un port de vaisseaux.
  2. Fournir, pourvoir des choses nécessaires.
    • Garnir une maison de meubles.
    • Garnir une bibliothèque de livres, un buffet de vaisselle.
    • (Absolument) Garnir un étui, un nécessaire.
    • Avoir la bourse bien garnie, le gousset bien garni.
    • Garnir un lit, y mettre des matelas, des draps, des couvertures.
  3. (En particulier) Meubler.
    • Chambre garnie, maison garnie, chambre, maison que l’on loue fournie de toutes les choses nécessaires.
    • Chambre garnie, appartement garni à louer.
    • Loger en garni, c’est-à-dire en chambre garnie.
    • Habiter en garni, un garni.
  4. Orner ; accessoiriser.
    • Le fruit de l’épine-vinette est utile pour conserver et confire et pour garnir les plats. — (Th.W. Forsyth, Traité de la culture des arbres fruitiers, page 197, 1803)
    • Les cordons ovigères ressemblent à de flexibles tubes de cristal, que garniraient de petites perles noires. — (Jean Rostand, La vie des crapauds, 1933)
    • Pour ne pas se griser, malgré les nombreuses libations inhérentes à des fêtes de ce genre, on garnissait de lierre, bouteilles, lampes et meubles ! — (Gustave Fraipont; Les Vosges, 1923)
  5. Rembourrer.
    • Renaud leva ses bras maigres que les gants de six onces garnissaient comme deux paquets de pansement et sourit. — (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Faire garnir une porte de bourrelets, pour empêcher le vent de pénétrer.
    • Garnir des fauteuils, un canapé, etc. Les rembourrer de crin, de laine, etc.
  6. Compléter.
    • Pour remettre la machine en mouvement, on dirige d'abord l'arbre moteur dans le sens du vent, puis on écarte les voiles afin de garnir de nouveau les ailes. — (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, page 116)
    • Les meubles qui garnissent un appartement.
    • Les statues qui garnissent une terrasse.
    • Les cheveux qui garnissent le derrière de la tête.
  7. (Cuisine) Enrichir ; rendre plus copieux.
    • Faites une pâte à koulibiac, puis garnissez l'intérieur de tranches de saumon épluché et débarrassé des arêtes. — (Tante Marie, La véritable Cuisine de Famille, Paris : A. Taride, s.d., 30e éd., p.339)
    • Choucroute garnie, choucroute à laquelle sont ajoutées des saucisses ou des tranches de jambon, etc.
    • Assiette garnie, assiette de charcuteries diverses.
  8. Remplir ou occuper un certain espace.
    • De hautes et superbes futaies garnissent encore une grande partie de nos vallées et de nos montagnes. Elles recouvrent un sol riche et fertile, et tout à fait propre à la culture. — (Thomas Couët, Le bois, voilà l’ennemi !, Revue Franco-Américaine, 1909)
    • Une foule de curieux garnissaient les deux côtés de la route.
    • La salle se garnit, commence à se garnir de monde, elle s’est garnie en un instant.
  9. Doubler ou renforcer avec quelque chose, pour faire durer plus longtemps, en parlant de choses.
    • Garnir des bas.
    • Garnir un chapeau en dedans d’une coiffe et d’un cuir.

Antonymes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Hyponymes[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

Ancien français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Du vieux-francique *warnjan[1] (« prendre garde, mettre en garde »), apparenté à l'anglais to warn (« avertir »), à warnen (« avertir ») en allemand.

Verbe [modifier le wikicode]

garnir \Prononciation ?\

  1. Fortifier, renforcer, garnir.
    • De Saragoce Charles guarnist les tors. — (Chanson de Roland, XIe s.)
    • Ses bretesches faisoit garnir — (Roman d’Eneas, ms. 60 français de la BnF, f. 164r. b.)
    • Si ne purent gagner le pont, car il estoit bien garni et fut bien defendu. — (Jean Froissart, XVe s.)
  2. Préparer, munir.
  3. Se munir.
    • Je m'estoie garni de gelines et de chapons. — (Joinville, XIIIe s.)
  4. Avertir, mettre en garde.
  5. Se tenir sur ses gardes, se défendre.

Variantes[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Dérivés dans d’autres langues[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

Ancien occitan[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

Voir garnir.

Verbe [modifier le wikicode]

garnir

  1. Garnir, munir, équiper, parer, orner, briller.
  2. Fortifier.

Variantes[modifier le wikicode]

Références[modifier le wikicode]

  • François Raynouard, Lexique roman ou Dictionnaire de la langue des troubadours, comparée avec les autres langues de l’Europe latine, 1838–1844 → consulter cet ouvrage