traîner

Définition, traduction, prononciation, anagramme et synonyme sur le dictionnaire libre Wiktionnaire.
Voir aussi : Trainer, trainer, traïner

Français[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

(XIIe siècle) Du bas-latin *traginare, dérivé de *tragere, lui-même issu du latin trahere (« tirer après soi »)[1] [2]. Voir aussi l’étymologie de traire.

Verbe [modifier le wikicode]

traîner \tʁe.ne\ ou \tʁɛ.ne\ transitif, intransitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (orthographe traditionnelle) (pronominal : se traîner)

  1. Tirer après soi.
    • Les chevaux qui traînent une voiture, un bateau.
    • Traîner une chaise, une table.
    • Traîner un homme en prison.
    • Les vaincus traînaient le char du vainqueur.
  2. (Maçonnerie) Façonner, l’exécuter au moyen d’un calibre qu’on traîne sur le plâtre frais.
    • Traîner une corniche, une moulure.
  3. Amener avec soi quelqu’un ou quelque chose qui embarrasse, qui gêne.
    • Traîner après soi une longue suite de quémandeurs.
    • Il traîne sa partie dans tous les tribunaux se dit d’un plaideur qui traduit sa partie adverse de tribunal en tribunal.
    • Cette action a traîné après elle une longue suite de malheurs, elle a été suivie de beaucoup de malheurs, dont elle a été la source.
  4. Tirer, mener avec soi péniblement.
    • Cet homme traîne la jambe.
    • Votre cheval traîne la jambe.
    • Cet oiseau traîne l’aile, ses ailes pendent, ce qui indique qu’il est blessé ou malade.
  5. (Sens figuré) Être accablé de chagrins ou d’infirmités.
    • Traîner une vie languissante et malheureuse,
    • Moi, je peux traîner encore un peu de temps ; mais je n’irai pas loin. Tu resteras seul. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 296)
  6. (Sens figuré) Allonger, prolonger, différer, ne pas vouloir arrêter, ne pas pouvoir arrêter.
    • Il y a six mois que ce rapporteur me traîne pour le jugement de mon procès.
    • L’homme à qui vous avez affaire vous traînera et ne finira point.
    • Il m’a traîné longtemps avant de me payer.
    • Traîner sa voix, parler lentement, en prolongeant les sons.
  7. (Intransitif) Pendre jusqu’à terre.
    • Son guiderope traîna de nouveau sur le sol et il envisagea la possibilité de tenter un atterrissage. — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, page 104 de l’édition de 1921)
  8. (Intransitif) (Par extension) Être laissé par négligence à un endroit où ça ne devrait pas être, au lieu d’être rangé.
    • La maman de Jammes donna son avis en vidant un petit verre de liqueur qui traînait sur une table : il devait y avoir du fantôme là-dessous… — (Gaston Leroux, Le Fantôme de l'Opéra, 1910)
    • Un morceau de savon traînait sur le bord de la baignoire en bois. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)
    • Elle fit volte-face et reposa ses fesses contre le rebord d’un plan de travail où traînaient toutes sortes de pinceaux, des petits pots de peinture, certains minuscules, des outils d’une finesse inouïe, des baguettes de balsa, et des quantités de petits tubes de colle. — (Tito Topin, Shanghai Skipper, Série noire, Gallimard, 1986, page 81)
    • Ces papiers ont traîné longtemps dans mon cabinet.
    • Ce domestique laisse tout traîner.
    • Cela traîne dans tous les livres, cela traîne partout se dit par mépris d’une pensée, d’une expression, d’un fait, d’une situation, etc., qu’on rencontre dans un livre et qu’on a déjà trouvée dans beaucoup d’autres.
  9. (Intransitif) Marcher trop lentement, se prolonger.
    • Le jour parut, frileux et triste... De grandes brumes traînaient sur les prairies, le ciel était bas... — (Octave Mirbeau, Rabalan)
    • Il traîne toujours en chemin.
    • Cette affaire traîne.
    • Son divorce traîne.
    • Dans cette pièce l’action traîne.
    • Ce discours traîne, Il est froid, languissant.
    • — Que connais-tu de moi ? lui répliquai-je. Ce que je t’en ai montré pour que tu me fiches la paix, et ça n’a pas traîné. — (François Mauriac, Un adolescent d’autrefois, Flammarion, 1969, page 225)
  10. (Intransitif) Rester en arrière.
    • Un peu plus loin derrière, parce qu'elles traînaient et marchaient agglutinées, la majorité des filles parlaient chiffons. « Où t'as trouvé ton sweat ? Chez H & M ? Trop beau ! » Et parlaient garçons. — (Dany Saury, Voyage à Educationland, Société des écrivains, 2016, p. 88)
  11. (Sens figuré) Être dans un état de langueur sans pouvoir se rétablir.
    • Il n'avait rencontré personne qui eût autant qu'elle le goût de traîner au lit. « Elle restait couchée jusqu’à midi à ne rien faire, sinon boire du café au lait et lire des romans de quatre sous. La plus cossarde des femmes », raconte Étienne trente ans plus tard. — (Edmonde Charles-Roux, L'irrégulière: ou mon itinéraire Chanel, Éditions Bernard Grasset, 1974, « Entreteneurs et entretenues », chap. 1)
    • Il y a longtemps qu’il traîne.
  12. (Intransitif) (Sens figuré) Se promener oisivement.
    • Stella aurait aimé traîner encore dans les rues pittoresques, entrer de temps à autre dans un bar illuminé, mais, seule et avec cet insigne, on l’accostait par trop. — (Christine Renard, À contre-temps, 1963)
    • Sa mère à lui ne les aurait jamais laissés traîner toute la journée dans les escaliers. — (Virginie Despentes, Apocalypse bébé, Éditions Grasset & Fasquelle, 2010)
  13. (Pronominal) Se glisser en rampant.
    • Ce soldat se traîna à travers les broussailles pour se glisser jusqu’aux lignes ennemies.
    • Cet enfant est sans cesse à se traîner par terre.
  14. (Pronominal) Marcher, avancer avec peine.
    • Je me traînerai là comme je pourrai.
    • Il a eu bien de la peine à s’y traîner.
    • (Sens figuré) Dans les trois premiers actes de ce drame, l’action ne fait que se traîner.
    • (Sens figuré) Au fond, chacun se demandait comment en finir avec ce repas qui se traînait. — (Georges Simenon, Le Blanc à lunettes, chapitre III, Gallimard, 1937)

Variantes orthographiques[modifier le wikicode]

Dérivés[modifier le wikicode]

Traductions[modifier le wikicode]

Prononciation[modifier le wikicode]

Anagrammes[modifier le wikicode]

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Références[modifier le wikicode]

  1. Nouveau dictionnaire étymologique et historique de Dauzat, Dubois, Mitterand, édition Larousse, 1971
  2. « traîner », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971–1994 → consulter cet ouvrage

Normand[modifier le wikicode]

Étymologie[modifier le wikicode]

De l’ancien français trainer, du latin populaire *traginare.

Verbe [modifier le wikicode]

traîner \Prononciation ?\

  1. Traîner.

Références[modifier le wikicode]